Au départ, il n’y avait que les langages machine et l'assembleur. Ce n'était pas facile à utiliser, mais COBOL est arrivé. On vous parle d’un temps… ! Mais Cobol reste d’actualité !

Au début de l'informatique, les seuls langages étaient le langage machine et l'assembleur. A cette époque, il était nécessaire de disposer d’un langage plus simple pour programmer ces gros ordinateurs centraux.

Ø Ce langage, reconnu en septembre 1959, est devenu le Common Business Oriented Language (ou COBOL).

Mary Hawes était programmeuse pour la Burroughs En mars 1959, elle proposa la création d’un nouveau langage :

-         Il aurait un vocabulaire de type anglais pouvant être utilisé sur différents ordinateurs pour effectuer des tâches commerciales de base.

Mary Hawes a invité son collègue Hopper et d’autres à créer un langage informatique interopérable neutre vis-à-vis des fournisseurs.

Hopper a suggéré qu'ils contactent le ministère de la Défense pour obtenir des fonds , en tant que client potentiel pour leur langage.

Les experts ont donné leur accord et en mai 1959 : 41 utilisateurs et fabricants d’ordinateurs se sont réunis au Pentagone et ont formé le Short Range Committee of the Conference on Data Systems Languages (CODASYL).

S'appuyant sur des langages informatiques d'entreprise tels que FLOW-MATIC de Remington Rand pour UNIVAC, qui était principalement le résultat des travaux de Grace Hopper, et le Commercial Translator d'IBM, le comité a estimé que les programmes écrits en COBOL devaient ressembler à l'anglais ordinaire.

Cependant, même avec le soutien du ministère de la Défense, d’IBM et d’UNIVAC, l’avenir du COBOL restait incertain .

Honeywell avait proposé son propre langage, FACT, comme langage de programmation d’entreprise.

Pendant une brève période, on pensera que les développeurs commerciaux les plus anciens seraient adeptes de FACT plutôt que de COBOL, mais le matériel de l'époque ne pouvait pas prendre en charge FACT. Aussi,COBOL allait dominer.

Fin 1959 , la syntaxe de base de COBOL était définie et les programmes COBOL allaient fonctionner avant l'été 1960.

En décembre 1960, les programmes COBOL se sont montrés réellement interopérables en fonctionnant sur des ordinateurs de deux fournisseurs différents.

Ø COBOL était en passe de devenir le premier langage de programmation réellement commercial.

Jusqu’au milieu des années 80, il restera le langage de choix pour les entreprises. Ceci étant, il continue à être utilisé :

Ainsi, en 2016, le Département de la sécurité intérieure, le Département des anciens combattants et la Social Security Administration, pour ne citer que ceux-ci, utilisaient COBOL.

Selon la société de conseil COBOL Cowboys, 200 milliards de lignes de code COBOL sont toujours utilisées et 90% des entreprises du Fortune 500 utilisent encore du COBOL pour leurs systèmes.

Aujourd'hui, COBOL est maintenu par Micro Focus.

Derek Britton, directeur mondial du marketing produit, de la modernisation des applications et de la connectivité considère que si la taille du marché est difficile à définir avec précision, l’on sait que le nombre d'entreprises exploitant des systèmes COBOL se chiffre aujourd'hui à plusieurs dizaines de milliers.

Pour Derek Britton :« Il est ainsi impossible d'estimer les dizaines de millions d'utilisateurs finaux qui interagissent avec des applications COBOL sur une base quotidienne, mais la confiance dans ce langage se voit clairement dans son utilisation dans 70% des systèmes mondiaux de traitement des transactions.

« Chaque fois que vous appelez un centre d'appels, que vous transférez de l'argent, que vous vérifiez votre compte, que vous payez une hypothèque, que vous renouvelez un contrat d'assurance ou que vous obtenez un devis d'assurance, que vous contactez un ministère, expédiez un colis ou commandez des fleurs, vous interagissez avec COBOL »

Ceci tient au fait que le plus grand nombre d'entreprises utilisant COBOL sont des institutions financières. Cela inclut «les banques, les assurances et la gestion de patrimoine ou d’actions. En second lieu, les services gouvernementaux ».

Ainsi, soixante ans après, ce langage est loin d’être obsolète.

Certaines entreprises choisissent de porter leurs applications COBOL vers le cloud.

Certes, ce langage est petit à petit tombé en désuétude dans les écoles d’informatique et d’ingénieurs.

Pourtant, ce langage est encore utilisé pour la création de logiciels de gestion financière ou de comptabilité. Les programmeurs le maîtrisant étant devenus une denrée rare et leur valeur sur le marché du travail s’en trouve renforcée.

L’autre critère favorisant localement les experts de ce langage est que la délocalisation (outsourcing) vers des pays émergents comme l‘Inde ou la Chine, faute de main-d’œuvre qualifiée sur place, est parfois source de problèmes.

Conséquence directe : « les salaires proposés pour des programmeurs en Cobol ont augmenté ces dernières années en raison de la pénurie de main-d’œuvre », souligne William Conner, directeur senior chez Deloitte.

« La demande surpasse l’offre car de nombreux programmeurs en Cobol ont atteint l’âge de la retraite et les jeunes diplômés ont plus tendance à se tourner vers Java, XML, ou d’autres langages modernes », ajoute-t-il.

Il indique aussi que l’on voit d’ores et déjà une demande significative pour l’expertise en Cobol , en particulier dans les services financiers.

Quoi qu’il en soit, les programmeurs les plus prisés sont ceux qui ont à la fois la connaissance des gros serveurs d’infrastructure et du Cobol, mais aussi de langages plus récents.