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L'ANSES appelle les utilisateurs de smartphones à se prémunir contre l'exposition aux ondes émises par leurs appareils.

Photo Frédéric Hourdeau

News

le 06/11/2019 à 21h50

L’Agence rappelle  toutefois que les effets de ces ondes sur la santé ne sont toujours pas connus, les autorités sanitaires se retranchant derrière le principe de précaution.


Dans un récent rapport, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES) a alerté : que certains téléphones portables commercialisés avant 2016 doivent être retirés de la circulation ou mis à jour en raison de leurs trop fortes émissions d'ondes.

Si les fabricants de téléphones portables sont depuis 2016 tenus d’évaluer l’exposition de leurs appareils «dans des conditions réalistes d’utilisation » (lorsque le téléphone est placé très  près du corps, au maximum à 5 mm de distance), les autorités ont relevé que certains téléphones commercialisés auparavant et testés dans des conditions moins rigoureuses  présentent des niveaux d’exposition élevés lorsqu’ils sont placés près du corps.

C’est la valeur élevée de leur DAS, le débit d'absorption spécifique (qui détermine la quantité d'énergie absorbée par le corps exposé à des ondes), qui est mise en cause par l'ANSES.

L'ANSES , qui a modifié la réglementation de mesure de ce DAS en 2016 afin de prendre en compte «des mesures dans des conditions d’utilisation plus réalistes » a fait savoir que, sur 300 téléphones testés entre 2012 et 2016, un grand nombre d'appareils présentaient des valeurs de DAS supérieures à la valeur limite réglementaire de 2 W/kg, certaines dépassant 7 W/kg au contact.

L’Agence indique ainsi : « Depuis 2016, une nouvelle directive européenne, dite RED, impose de mesurer le DAS en positionnant le téléphone mobile à 5 mm du tronc au maximum, correspondant à des conditions d’utilisation « prévisibles ».

« Or, des téléphones conformes à la précédente réglementation, mais présentant des valeurs de DAS élevées lorsqu’ils sont placés près du corps, sont encore mis sur le marché » souligne l'Agence.

Mais elle rappelle toutefois que, compris dans ces valeurs limites, le DAS (1), ne comporte aujourd'hui qu'un seul effet scientifiquement prouvé, à savoir un réchauffement corporel relatif.

Ø Mais des études sont encore en cours pour déterminer les possibles conséquences d'une exposition prolongée aux appareils émettant des ondes électromagnétiques.

« Bien  que  la  génération  des  effets  thermiques  dans  les  tissus  biologiques  par  l’exposition  aux radiofréquences soit aujourd’hui bien comprise, les questionnements actuels sont principalement axés sur la possibilité que les radiofréquences puissent être à l’origine d’effets non thermiques qui pourraient survenir à de plus faibles niveaux d’exposition », avertit l'ANSES dans son rapport.

Ø Ce dernier préconise toutefois le recours au principe de précaution et déconseille vivement de porter des téléphones portables près du corps, par exemple dans une veste.

A noter que « les effets non thermiques » potentiels et conséquences potentielles sur le développement cognitif, sur le sommeil ou encore des effets cancérogènes n'ont toujours pas été prouvés dans les faits et que les études effectuées jusqu'à maintenant sur le sujet ne s'accordent toujours pas sur leur existence réelle.

En s'appuyant sur des expériences réalisées sur des rats ou des souris adultes, l'ANSES note que «les données actuellement disponibles ne permettent pas de conclure à l’existence ou non d’un effet génotoxique des radiofréquences de DAS supérieurs à 2 W/kg » et fait même observer que « les données expérimentales analysées fournissent des éléments de preuve en faveur d’une absence d’effet des radiofréquences de DAS  supérieurs à 2 W/kg sur le développement de tumeurs in vivo ».

Ø L'exposition aux émissions d'ondes électromagnétiques dans ces valeurs limites légales serait donc sans danger ?

Pour l'auteur du rapport, Olivier Merckel, l’on n'a pas pu identifier de risques pour la santé, mais c'est un principe de précaution.

Pour l’expert, l’on n’a encore quelques incertitudes sur les effets à long terme.

« Il y a encore des études en cours chez les adolescents et les enfants. Il y a aussi des études qui vont étudier l'impact sur 15 ans de l'utilisation de ces téléphones » indique –t-il  « ce qui laisse  tous les champs du possible ouverts » dans cette affaire.

* Il représente  la  quantité  d’énergie électromagnétique  absorbée  par  unité  de  masse  de  tissu  entrainant  une  augmentation  de température.

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