L'ensemble des opérateurs européens, confrontés au défi du financement et du déploiement des futurs réseaux 5G.

Evoquant le cas Huawei, le patron d’Orange a indiqué à Barcelone : « Nous faisons face -pour le dire de manière diplomatique- à un sérieux problème de « supply chain ».  C'est une crise qui pourrait déséquilibrer l’industrie entière des télécommunications. Tout le monde est touché ».

On sait que les Etats-Unis de Trump incitent fortement, avec de potentielles mesures de rétorsion, leurs alliés à se passer des services de l'équipementier chinois qui est  fortement implanté en Europe.

Orange se doit tout de même de continuer ses opérations et de préparer l'arrivé de la 5G.

La place des équipements Huawei chez les opérateurs des telcom français est très importante. Tous utilisent sur les réseaux d'antenne des équipements Huawei, même si tous se défendent d'avoir équipé leur coeur de réseau de matériel Hawei.

Sur les antennes le risque serait moindre que dans le cœur de réseau des opérateurs.

Orange pratique des tests sur l'ensemble des matériels qui sont intégrés à son réseau.

Théoriquement donc, il lui serait possible de détecter des problèmes dans les matériels avant leur mise en production mais, tester, un à un, des milliers de machines  constitue un travail considérable!

En attendant que Samsung monte en puissance sur l'équipement telco, la mise à l'écart éventuelle de Huawei pousserait les opérateurs vers Nokia et Ericson. Si  ZTE fait aussi de tels équipements, ses liens avec le conglomérat militaire chinois rend le choix pour cette entreprise encore plus hypothétique dans le contexte actuel.

Par ailleurs, à ce jour, aucun opérateur hexagonal ne travaille avec ce fournisseur. 

Nokia et Ericsson assurent de leur côté avoir les capacités de production et les effectifs pour satisfaire les besoins des opérateurs s'ils faisaient le choix de se passer des équipements Huawei.

D'autres opérateurs européens sont confrontés à ce problème.

Le britannique Vodafone a décidé de faire une pause avec les équipements Huawei, le temps que l'Europe ne se prononcent sur la question.

Le Commissaire Européen pour l'économie numérique, Maryia Gabriel, s'est engagée à apporter une solution « rapidement » sur le sujet de de la sécurité du réseau 5G.

Elle a expliqué prendre en compte les craintes de l'industrie de voir une législation qui nuirait au déploiement de la 5G.

C’est une référence explicite au rôle de Huawei en Europe sur ce sujet et à la pression que mettent les Etats-Unis sur d'autres pays pour se passer de ce fournisseur.

«Le problème de Huawei est à court terme un véritable défi pour nous si l’on veut investir sur la 5G. La question du ROI pose un doute à court terme » explique Stéphane Richard.

D’autant que, Orange, comme ses concurrents français, est confronté à un marché en très faible croissance depuis des années.

Ren Zhengfei, le fondateur de Huawei, affirmait que Washington cherchait à contrer la croissance de son entreprise pour des raisons de guerre économique.

Huawei est soupçonné par les dirigeants et les services de renseignement de certains pays d'avoir des liens avec les services de renseignements chinois.

Plusieurs pays, dont l'Australie et les États-Unis, ont interdit à la firme chinoise de participer au déploiement de la 5G.

Pour l'heure ni le gouvernement français ni le gouvernement allemand n’ont interdit formellement à la firme chinoise de fournir des équipements 5G sur leur sol.

Mais l'incertitude subsiste pour l'industrie.