Dans un ouvrage au titre quelque peu provocateur (1), ce français docteur en sciences mathématiques, Vice-Président mondial de l’innovation du géant Samsung, « l’intelligence artificielle n’existe pas ».

Pour Luc Julia, l’intelligence artificielle (IA), la technologie  de pointe qui colonise  de plus en plus nos smartphones mais aussi les enceintes connectées ou les voitures autonomes, ne serait qu’une vaste supercherie.

Ce français, docteur en sciences mathématiques, est vice-président mondial de l’innovation du géant coréen Samsung, après avoir passé des années dans la Silicon Valley, en Californie, au sein de laboratoires de recherches en informatique.

«On entend beaucoup de bêtises en ce moment autour de l’IA, dénonce-t-il. Je souhaite simplement rappeler quelques vérités scientifiques. L’intelligence est forcément humaine, elle ne s’applique ni aux machines ni aux robots, même les plus perfectionnés et avancés créés par l’homme. »

Pour  son explication, Luc Julia revient sur l’histoire de l’informatique : « Je reconnais que, grâce à l’informatique, les niveaux de complexité et de rapidité d’exécution des machines et objets sont impressionnants et peuvent faire peur. Mais ces robots n’obéissent finalement qu’à la somme des commandes que nous leur donnons. Pas plus, pas moins. »

Mais alors, qu’en est-il des logiciels intelligents de reconnaissance d’images des smartphones de dernière génération, capables d’apprendre à reconnaître des visages ?

Selon le scientifique, « Ils fonctionnent grâce à des outils statistiques et à partir de bases de données que l’homme leur fournit.

Pour reconnaître un chat, il faut qu’une machine puisse s’appuyer sur 100 000 images de chat. Mais elle réussira à 98 %, jamais à 100 %.

Avec une base de 1 million d’images, la marge d’erreur se réduira de quelques centièmes mais ne disparaîtra jamais.

L’homme, grâce à son intelligence, n’a, lui, besoin que de deux images pour, à vie, reconnaître un chat… même celui complètement désincarné d’une peinture de Picasso sur lequel une machine butera»

Luc Julia forme désormais un vœu : que la communauté scientifique et le grand public abandonnent l’appellation « intelligence artificielle » pour un terme plus juste: l’«intelligence augmentée ».

« Cela permet de conserver l’acronyme IA tout en désignant mieux ce qui n’est qu’un domaine de l’informatique permettant aux humains de s’exonérer de certaines tâches inintéressantes. »

(1)           « L’Intelligence Artificielle n’existe pas » du Dr Luc Julia, 17,95 € aux éditions First