IBM multiplie le développement de ses compétences en France : la firme recrute 1 800 personnes en IA, sur la blockchain et dans l'Internet des objets ; il  annonce l'ouverture d'un 4ème site R&D sur le plateau de Saclay.

ð IBM commence à connaître une embellie depuis le début de l'année 2018.

Si le secteur systèmes (englobant hardware et OS) affiche une croissance remarquable, (+25% au 2e trimestre), c'est désormais sur le cloud mais aussi surtout l'IA, blockchain et l'IoT qu’IBM veut mettre l’accent.

Pour illustrer ce changement de rythme, IBM n'hésite pas  à mettre en exergue les entreprises, en l’occurrence françaises, ayant fait le choix de ses technologies.

A l'occasion de la 4e édition de son événement Think Paris de ce 9 octobre, met  en avant une des entreprises utilisant des technologies et services IBM:

ð Orange Bank (chatbot), Crédit Agricole CIB (automatisation de la lecture des rapports financiers et juridiques), Euromaster (service desk, gestion des mobiles et PaaS), la Sacem (gestion des droits d'auteur), L'Oréal (capteurs connectés pour l'industrie), Société Générale, BPCE et Carrefour (blockchain), la division Gares et Connexions de la SNCF (système centralisé des données de transport.

Les représentants d'IBM ont, au long de cette conférence, mis l'humain au de comme pilier du développement des entreprises.

« On passe d'une culture produit à l'expérience client », a indiqué Nicolas Sekkaki, directeur général de la filiale française d’IBM en préambule de la séance d’ouverture.

« Nous avons un rôle de tiers de confiance avec les clients dans cette révolution technologique qui doit appuyer le rôle de l'humain augmenté », précise le dirigeant.

Le retour à meilleure fortune

 « De 1992 à 1994, nous sommes passés de 400 000 à 200 000 employés pour 5 milliards de dollars de perte. En France, nous sommes passés sur Montpellier de 3 500 à 500 personnes », a rappelé Nicolas Sekkaki.

« Nous avons réalisé notre 4e trimestre consécutif de hausse avec un chiffre d'affaires en croissance de plus de 10%. L'année dernière, nous avons réalisé nos objectifs », poursuit Nicolas Sekkaki.

La filiale française pourrait ainsi présenter un bilan de création nette d'emplois en France pour fin 2018

« J'espère qu'on sera positif », indique le dirigeant, promettant de refaire un point sur cet objectif avant la fin de cette année.

Les initiatives d'IBM visant à relancer  ses effectifs en France ne manquent pas.

 Au printemps dernier, la société avait  répondu aux demandes formulées par la ministre du Travail pour former des personnes en situation de reconversion professionnelle.

 « Nous avons un volet sur l'inclusion qui nous amène à embaucher 400 personnes sur les 5 années qui viennent ».

Outre ce plan de formation, IBM France prévoit aussi des recrutements pour renforcer ses équipes en IA, blockchain et Internet des objets avec l'embauche de 1 800 personnes.

 « Nous allons répondre à des appels d'offres dans différentes régions pour couvrir des besoins spécifiques locaux comme la deep tech en Occitanie, la digital fabrik à Bordeaux, la supply chain à Marseille, etc. »

ð Mais, dans l'IA, IBM compte aussi relancer l’activité de ses centres R&D avec notamment un 4ème centre sur le plateau de Saclay et 2/3 des recrutements concentrés sur 2 sites en région parisienne.

C’est aussi la multiplication des sites de ressources humaines dédiées à l'accompagnement de projets clients spécifiques, comme avec  le Crédit Mutuel.

Ou avec Generali où les ressources mobilisées appartiennent pour 1/3 au client, un autre tiers à IBM et le dernier tiers partagé avec l'écosystème partenaires.

« Sur les 400 personnes que nous allons embaucher dans l'IA, 120 ont déjà été recrutées à fin septembre et elles seront environ 200 d'ici la fin 2018 », a indiqué Nicolas Sekkaki.

«Nous travaillons  à développer un écosystème autour du quantum computing avec des universités, des clients et des collectivités locales pour créer un « hub quantique ».

« Les recrutements s'effectuent pour 1/3 en provenance d'écoles d'ingénieurs et 2/3 d'écoles de commerce avec une proportion de 40% de femmes, avec 50% de gens expérimentés et 50% de nouveaux profils ».

 Concernant la répartition territoriale des embauches, 1/3 d'entre elles seront effectuées en région et les 2/3 sur l'Ile-de-France, sachant que sur ses 19 sites dans l'Hexagone, 17 sont en région.

Mais,  2/3 des recrutements effectués par IBM seront concentrés sur uniquement deux sites, essentiellement en région parisienne.