Facebook dévisse en bourse. Doutes, remises en cause éventuelles… : Les répercussions de l'affaire Cambridge Analytica touche les bases du modèle économique du réseau social.
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Cambridge Analytica, la firme spécialisée dans l’analyse comportementale à des fins politiques, avait, via une application de quiz, officiellement crée dans le cadre universitaire, a utilisé en masse des données collectées sur Facebook (1). Le réseau social accuse le coup !
Selon plusieurs médias, parmi lesquels The New York Times et le journal britannique The Observer, l’entreprise Cambridge Analytica (CA), spécialisée dans la communication stratégique, a récupéré sans leur consentement les données de 50 millions d’utilisateurs pour élaborer un logiciel permettant de prédire et d’influencer le vote des électeurs.
Ces données auraient été récupérées via une application de tests psychologiques téléchargée par 270.000 utilisateurs du réseau social.
Développée par le psychologue russe Aleksandr Kogan, l’application aurait ensuite fourni les données à Cambridge Analytica.
Les responsabilités des différents protagonistes de cette affaire sont encore à établir, mais Facebook et Cambridge Analytica subissent les conséquences de ces révélations.
Le titre Facebook a chuté en bourse, perdant près de 10% de sa valeur. La perte de capitalisation boursière se chiffre à 43 milliards de dollars.
Une chute est impressionnante, mais explicable: les autorités américaines et européennes demandent des comptes au géant du web sur sa politique liée aux données et veulent des explications.
Le business model de Facebook remis en cause ?
Certes, ce scandale qui mêle politique et utilisation des données n’est que marginalement lié à l’activité principale de Facebook à savoir, la vente d’espaces publicitaires avec la vente de données pour faire du marketing ciblé.
Ce n’est donc pas tant le détournement du système Facebook par Cambridge Analytica qui rapporte de l’argent au réseau social, mais l’achat, après-coup de campagnes publicitaires.
Facebook a engagé la firme d’enquêteurs Stroz Friedberg pour analyser la manière dont Cambridge Analytica pourrait avoir « volé » ( ?) et utilisé les données de ses utilisateurs.
Ces données auraient dû être détruites et Facebook voudrait savoir comment tout cela a pu se dérouler, ce que l’enquête des autorités devra déterminer.
D’après Facebook, Cambridge Analytica a fourni un accès à ses serveurs.
Le but de Facebook est de pouvoir se défendre en mettant en avant le fait qu’il a été la victime de Cambridge Analytica qui n’a pas respecté son contrat et en réfutant sa complicité avec la société d’analyse.
Facebook serait en train d’organiser une réunion générale d’urgence avec tous ses employés afin de clarifier en interne les conséquences des révélations.
Facebook dit avoir fermé le compte de la firme et avoir engagé un cabinet d’audit numérique pour faire la lumière sur cette affaire.
Mais le régulateur britannique de l’information et des données personnelles a annoncé qu’il allait émettre un mandat mardi pour avoir accès aux serveurs de Cambridge Analytica.
C’est dans ce contexte que le chef de la sécurité de Facebook Alex Stamos, dont on annonçait la démission, a indiqué lundi que sa mission se concentrait désormais sur la sécurité autour des élections mais qu’il n’avait pas quitté l’entreprise.
De son côté, la chaîne britannique Channel 4 News a diffusé lundi des images en caméra cachées, où l’on voit le directeur de Cambridge Analytica évoquer des techniques pour piéger des rivaux politiques aux élections.
Cette polémique tombe très mal alors que Facebook, comme Twitter ou Google, sont accusés, depuis des mois, de manipuler, volontairement ou non, l’opinion publique, en particulier lors de la campagne présidentielle américaine ou celle du référendum sur le Brexit en 2016.
(1) Voir :
Facebook à nouveau pointé du doigt : Cambridge Analytica, une entreprise d'analyse de données liée à la campagne de Trump accusée d’intrusion dans la vie privée des usagers du réseau social. - News - publié le 19/03/2018
Facebook « suspend » Cambridge Analytica, une entreprise accusée d'avoir, dans le cadre de la campagne de Trump, recueilli, sans leur consentement, les informations personnelles de millions d'usagers du réseau social. |
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