Facebook « suspend » Cambridge Analytica, une entreprise accusée d'avoir, dans le cadre de la campagne de Trump, recueilli, sans leur consentement, les informations personnelles de millions d'usagers du réseau social.

De nouvelles révélations du New York Times et du journal britannique The Observer concernent sur le rôle joué par le réseau social dans l'élection de Donald Trump.

Il ne s'agit plus cette fois de « fake news » qui auraient répandues sur Facebook via les autorités russes.

Aujourd’hui, même les dirigeants de la campagne Trump reconnaissent que c'est grâce à un ciblage publicitaire habile sur Facebook qu'ils ont pu contourner les médias traditionnels qui étaient largement contre le futur Président.

Ce week-end nous apprenons en effet, grâce au New York Times et au journal The Observer, que cette opération était beaucoup plus vaste qu'on ne le pensait :

Ces journaux révèlent le rôle crucial qu'a joué une entreprise de traitement de données, Cambridge Analytica, financée par un milliardaire américain ultra-conservateur.

Elle a été dirigée par Steve Bannon, qui a ensuite été directeur de campagne de Trump :

En 2014, bien avant qu'on ne sache que Trump allait être candidat, Cambridge Analytica a récupéré des données transmises par un homme qui avait créé une application sur Facebook, en proposant de payer les utilisateurs pour remplir un test de personnalité.

Quelque 270.000 personnes l'ont téléchargé.

Par ce biais, le créateur de l'application a pu récupérer leurs données personnelles, leur âge, les articles qu'ils lisent, ce qu'ils « like » et où ils habitent.

De quoi dresser ainsi un profil assez précis d’une large population.

Ce qui est le plus « remarquable » c’est qu’il a en même temps récupéré les données de tous les amis Facebook des 270.000 personnes.

Soit au total, les informations personnelles de 50 millions d'utilisateurs de Facebook.

Une prouesse réalisée à la fois sans le consentement des détenteurs de ces « profils » et sans, par ailleurs, pirater le système de protection du réseau social.

Rien que de plus banal pour Facebook,  mais ce qui est répréhensible, en l’espèce, c'est de transmettre cette masse gigantesque d'information à un tiers.

Ainsi, Cambridge Analytica a pu, plus tard, proposer  aux responsables de la campagne Trump d'exploiter cette base de données gigantesque, l’entreprise  considérant que Trump était le candidat le plus à même de défendre leurs idées ultra-conservatrices.

Facebook, qui s’est ainsi trouvé embarqué dans une sombre histoire, a annoncé, fort embarrassé, avoir aussitôt « suspendu les protagonistes » et  notamment Cambridge Analytica !