L'application mobile Strava  conduit à faire apparaître sur une carte du monde les trajets de des utilisateurs adeptes de la course à pied. Dans certaines zones, le tracé des excursions des militaires utilisateurs  pourrait laisser deviner où se trouvent des bases pourtant secrètes.

De quoi faciliter la tâche d’espions ou de terroristes !

Strava est une application mobile destinée aux sportifs souhaitant analyser leurs performances et partager leurs exploits.

En novembre dernier, l’entreprise a publié une carte permettant aux utilisateurs de l’app de visualiser leurs données, et de les partager.

Or, le document, constitué à partir de 3 milliards de coordonnées GPS individuelles, donne également des informations plus sensibles : il conduit en effet à repérer  l’emplacement de bases militaires secrètes à travers monde.

Les 27 et 28 janvier 2018, des analystes ont constaté que cette carte détaillée risquait de donner des informations sur une partie des utilisateurs de l’app, qui se trouvent  être des soldats américains en service.

ð « Les bases américaines sont clairement identifiables et cartographiables », fait observer Nathan Ruser, membre de l’Institute of United Conflict Analysts.

Sur Twitter, il souligne que, si les militaires utilisent Strava comme « des gens normaux », le parcours de leur course à pied pourrait trahir l’emplacement de bases secrètes, d’autant que les usagers font régulièrement le même trajet.

Cette analyse est encore plus évidente lorsque l’on analyse les usagers de l’application Strava dans certains pays, comme l’Afghanistan, Djibouti et la Syrie : les utilisateurs du service y sont presque exclusivement des militaires étrangers.

ð Ainsi, un simple coup d’œil à la carte devrait  permettre de déduire  où pourraient se trouver des bases.

Ces zones militaires gardées secrètes et, bien évidemment non visibles sur Google Maps ou sur les cartes d’Apple, se trouveraient ainsi exposées au grand jour par la carte de Strava.

En réponse, l’entreprise Strava qui avait invité auparavant  ses membres à vérifier leurs paramètres de confidentialité dans l’application, mais manifestement, sans être suivie, a publié une déclaration dans laquelle elle s’engage à « travailler avec les autorités militaires et gouvernementales pour s’occuper des zones sensibles qui pourraient apparaître » sur sa carte.