IBM saisit, lui aussi, l’opportunité des ruptures conventionnelles collectives pour une (à son échelle) « mini vague » de licenciements. Objectif : licencier pour recruter dans des domaines comme l'IA et la cybersécurité.
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« Sur -effectifs et licenciements pour des « métiers sans avenir » : IBM France prépare pour cette année une nouvelle vague de licenciements, en ayant recours, cette fois aux ruptures conventionnelles collectives instaurées par les ordonnances Macron ; un objectif de 94 départs.
On rappellera que les « ordonnances Macron » ont instauré le système de ruptures conventionnelles collectives (RCC), susceptible, sous certaines conditions de se substituer au classique PSE ou plan social.
Après notamment PSA et l'enseigne Pimkie, IBM France a attendu une retombée des critiques pour discuter de « RCC » avec les représentants syndicaux.
La filiale française du géant américain va donc pouvoir se dispenser d’un xième plan de sauvegarde : Un accord a en effet été trouvé avec les organisations syndicales Unsa (premier syndicat dans l’entreprise), CFE-CGC et CFTC.
La condition de représentation de 50% du personnel est donc ainsi respectée puisque ces syndicats représentent près de 70% des voix.
Le plan de ruptures conventionnelles collectives prévoit le départ de 94 salariés (sur 7500 salariés) et la suppression d'autant d'emplois.
Les départs sont basés obligatoirement sur le volontariat et tous les métiers d'IBM France sont éligibles aux départs.
Ils seront effectifs d'ici la fin du mois de mai.
En l’absence d’un nombre suffisant de volontaires, des mesures de fin de carrière prévues dans l'accord sur la gestion de l'emploi et des compétences (GPEC) de l'entreprise devraient être appliquées.
ð Le besoin d'adapter les compétences au sein de l'entreprise, afin notamment de recruter dans des domaines comme l'IA et la cybersécurité (1).
IBM recourt tous les ans à des PSE, mais, cette fois la direction d'IBM France justifie l’utilisation du RCC par le besoin d'adapter les compétences au sein de l'entreprise, afin notamment de recruter dans des domaines comme l'IA et la cybersécurité.
La CFDT d'IBM, non signataire de l’accord, estime que « l'entreprise a péché en tardant à investir sur les nouvelles technologies et néglige toujours le développement des compétences de ses salariés en restant « obnubilée par un indicateur unique, le bénéfice par actions ».
« Sureffectifs et métiers sans avenir » ?
Dénonçant les effets des ordonnances la CGT met en cause par ailleurs la « Sainte-Alliance » regroupant CGC, CFDT et CFTC, accusée de bénéficier du soutien de la direction pour les élections.
La CFE-CGC justifie de son côté les raisons de son vote en faveur de l'accord :
Pour la CGC, il y a «des sureffectifs et des métiers sans avenir dans l'entreprise telle qu'elle évolue »; elle estime qu'il est souhaitable d'aider les candidats au départ.
Concernant le volet financier, la CFE-CGC estime qu'IBM a «mis les moyens », les indemnités de rupture proposées étant jugées « intéressantes », avec une fiscalité aussi intéressante que celle des PSE.
Pour la CGT, cela n'en reste pas moins un nouveau plan de suppression d'emplois, avec des négociations « menées au pas de course ».
(1) Voir notamment :
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