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Tesla mesure les limites de la robotisation : Elon Musk doit reconnaître « avoir trop robotisé » la production de la Model 3.

Photo Frédéric Hourdeau

News

le 16/04/2018 à 22h30

Selon Elon Musk les usines de demain « n'appartiendront pas entièrement aux robots ». Le fondateur de Tesla, le reconnait  dans un reportage récent sur la chaîne américaine CBS : il a trop automatisé la production de la Model 3.


-         Une réponse dans le débat qui oppose les experts concernant l’incidence des technologies modernes sur l’emploi « humain ».

Alors que la firme traverse une tempête financière, Tesla n'arrive pas non plus à tenir ses objectifs de production de la Model 3, sa nouvelle berline censée démocratiser la voiture électrique, commandée initialement à 400.000 exemplaires.

 Le 3 avril, il avait  atteint seulement un rythme de 2020 voitures par semaine, contre un objectif 5000/semaine à court terme.

Avant Elon Musk, de nombreux analystes ont dénoncé l'excès de robotisation de sa chaîne de montage.

Selon le blogueur Philippe Gauthier : « En robotisant des gestes qui sont plus efficacement faits manuellement, Elon Musk aurait créé des problèmes insolubles, qui pourraient exiger une révision de la conception de toute la fabrication, voire de la voiture elle-même ».

Des tâches mieux effectuées, et pour moins chers, par des humains bien formés.

« L’excès d'automatisation chez Telsa était une erreur. Mon erreur, pour être précis. Les humains sont sous-cotés » confesse Musk.

Au-delà des opérations de soudures ou d'usinage de tôles de carrosserie, Tesla a tenté d'automatiser l'assemblage de nombreuses pièces, en installant des robots très coûteux, et sans bien mesurer les coût salariaux inhérents aux salaires des ingénieurs qui les manipulent.

Tesla n'est pas le premier constructeur automobile à robotiser à l'excès, à l’image de Volkswagen, Fiat, ou encore General Motors.

De plus en plus d'entreprises redécouvrent la valeur de la main- d'oeuvre humaine.

Dans les usines, de très nombreux ouvriers ont été remplacés par des robots, ce qui avait  permis dans un premier temps d’améliorer la productivité, la sécurité, et d’accélérer les cadences de travail.

Mais une nouvelle tendance a commencé à émerger : certains constructeurs automobiles et d’autres industriels ont commencé à remplacer des robots par des humains « plus flexibles ».

Face à l’évolution rapide des habitudes de consommation, les entreprises doivent faire preuve d’une plus grande flexibilité, qualité qui disparait  avec les robots.

La capacité humaine à adapter son comportement est particulièrement utile lorsqu’il s’agit de s’adapter à une grande variété de caractéristiques produit.

Or, la capacité des robots à répéter  « machinalement » des tâches identiques, pose problème lorsqu’il faut personnaliser un produit.

De grandes entreprises industrielles telles que Mercedes Benz l’ont bien compris.

Elles ont commencé à remplacer les robots par des opérateurs humains.

Ainsi, Mercedes a modifié sa politique qui conduisait à plus de robotisation, en faisant revenir des hommes sur les chaînes de montage. « Les robots ne peuvent pas gérer le degré d’individualisation et les nombreuses variations que nous avons aujourd’hui. Nous économisons de l’argent et assurons notre avenir en employant plus de gens », déclarait récemment le directeur de production du constructeur automobile allemand.

Il est intéressant de constater que les entreprises qui ont le plus investi dans l’automatisation font désormais figure de moins productives par rapport à  celles qui ont adopté une stratégie plus équilibrée associant la main-d’œuvre humaine et les robots , ces dernières ayant davantage réduit leurs coûts de production et amélioré leur efficacité.

Le cas de Mercedes n’est pas un cas isolé, et d’autres constructeurs (dont Toyota) et entreprises reviennent à la « main-d’œuvre humaine ».

Elles le font généralement en la combinant avec de nouveaux robots, plus petits, et de nouvelles technologies, comme la réalité augmentée, pour optimiser les performances de ces dernières, et les qualités des hommes.

Dans ce contexte, la réalité augmentée, qui apporte une action interactive et adaptative  sur les tâches à effectuer, devrait apporter des résultats incontestables.


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