Selon une étude menée par les chercheurs de l’Université de Yale, en cas d’infarctus, le Big Data permet de prédire avec précision les chances de survie du patient.

Aux Etats-Unis, les  crises cardiaques constituent la première cause de décès et de handicap et, au niveau mondial, l’infarctus coûtant annuellement 30 milliards de dollars aux systèmes de santé.

Une nouvelle étude publiée dans le Journal of the American Heart Association par les chercheurs de l’université de Yale révèle comment le Big Data peut permettre de prédire les chances de survie d’un patient à une attaque cardiaque.

Les chercheurs sont également parvenus à utiliser les données pour définir différentes catégories de patients en fonction de leurs réactions aux thérapies les plus courantes. (1)

Ceci pourrait permettre de mieux prendre en charge ces problèmes de santé.

Les docteurs Tariq Ahmad et Nihar Desai, responsables de l’étude, ont analysé les données de santé de plus de 40 000 patients.

Grâce au Machine Learning statistique, ils ont entrepris de prédire l’état des patients un an après la crise.

Cette méthode Big Data s’est révélée bien plus précise que les techniques couramment jusqu’ici.

Ils ont aussi utilisé des méthodes d’analyse en grappe pour trier les patients en quatre catégories distinctes en fonction de leurs réactions aux traitements les plus communs.

Les chercheurs se sont par ailleurs basés sur leurs découvertes pour développer un outil prédictif en ligne pouvant être intégré aux enregistrements de santé électroniques dans les systèmes de soins de santé.

Sur le long terme, leur objectif est d’utiliser les technologies analytiques pour améliorer la recherche et fournir des soins personnalisés aux victimes de crises cardiaques(1).

        - On notera dans ce domaine le suivi cardiaque mis au point un dispositif médical connecté appelé Cardionexion qui permet d’analyser en temps réel l’activité cardiaque des patients :

(1) La start-up aixoise @-Health a mis au point un dispositif médical connecté appelé Cardionexion qui permet d’analyser en temps réel l’activité cardiaque des patients.

Grace au dispositif, toutes les trente secondes des capteurs enregistrent dix secondes d’électrocardiogrammes sur les patients équipés du système Cardionexion.

Ces informations arrivent jusqu’à un outil numérique, un data center, relié à une plateforme de vigilo-surveillance.

ð Les logiciels analysent les données issues des électrocardiogrammes et transmettent celles-ci à la plateforme de surveillance au cas où une anomalie était détectée.

Le personnel de garde voit apparaître sur ses écrans l’historique du patient et dispose de deux minutes pour prendre une décision et appeler un cardiologue de garde.

« Notre système ne reçoit pas l’ensemble des ECG captés, mais uniquement ceux qui présentent un problème ».

Pour Pierre-Paul Goiffon, directeur général et fondateur de l’entreprise,  grâce à  ce système de suivi en continu de la fonction cardiaque « il est désormais possible de voir apparaître des anomalies bien en amont »

Il souligne par ailleurs : « Notre système, qui propose un suivi longitudinal du cœur, va entraîner de nouvelles découvertes sur le fonctionnement cardiaque. Notre produit a réellement une valeur sociétale »

« Selon le Collège national des cardiologues français, Cardionexion est le seul outillage qui peut détecter la fibrillation et donc l’avènement d’un AVC par exemple»

A noter que l’entreprise, qui  regrette que, « dans le domaine de la santé, il y ait beaucoup de gadgets peu utiles », mais montés en épingle, n’a reçu de son côté pas un seul euro de subvention ou d’aide pour ce projet pourtant reconnu par la cardiologie française.

@-Health compte actuellement une cinquantaine de patients dans un cadre d’expérimentation technique.

L’entreprise vise trois types de clients.

D’une part les grands laboratoires qui souhaiteraient réaliser des essais cliniques et suivre en continu les effets de certaines molécules ou de certains matériels.

D’autre part, les réseaux de maintien à domicile, les maisons de retraite, les mutuelles, les hôpitaux,

Enfin, tout individu qui peut s’abonner librement au système pour 40 euros par mois. Les capteurs coutent environ 150 euros.

Un logiciel qui repose sur de l’intelligence artificielle

« Une trentaine de personnes travaillent pour Health, mais la plupart sont externalisées. Nous disposons d’une plateforme de surveillance dans nos locaux d’Aix-en-Provence, qui est capable de gérer jusqu’à   100.000 patients. Notre logiciel repose sur de l’intelligence artificielle. Plus il y a de patients, plus le système apprend et devient performant » souligne Pierre-Paul Goiffon.

D’abord la Chine ?

C’est en Chine que les premiers débouchés de l’entreprise pourraient avoir lieu. « Nous sommes en cours de négociation d’une licence clé en main avec création d’une unité de production de capteurs sur place et de toute la formation à notre système. Si nous aboutissons, le cœur des Chinois battra un peu à Aix-en-Provence… »,  Se félicite le dirigeant de @-Health, présent au dernier CES de Las Vegas, qui vise également le marché américain.