Après l’accident mortel impliquant une voiture autonome de la flotte d’Uber aux Etats-Unis, cette technologie  « révolutionnaire » suscite des interrogations mais aussi des réponses, notamment de la part de Nvidia.

Si le problème que pose l’instauration d’un cadre légal à propos du transfert de responsabilité semble être  un des plus grands freins au développement de la conduite sans chauffeur, les problèmes que posent la collecte, le stockage et le partage rapide des informations nécessaires pour faire fonctionner la technologie sont au cœur de la problématique.

Lors du dernier salon de Francfort, en octobre dernier, BMW avait indiqué avoir déjà collecté plus de 60 pétaoctets (soit 60 millions de gigaoctets) de données dans le cadre de son programme autonome.

BMW avait alors notamment déjà dû construire, avec l'aide de son partenaire informatique Intel, un gigantesque « data center » à Munich pour stocker toutes ces informations.

Mais lors d’un entretien récent, un responsable du département autonome de BMW a précisé qu’il faudrait encore avoir accumulé au moins 10 fois plus de données pour espérer que la voiture autonome puisse trouver sa place!

Mais il est tout aussi indispensable de développer un système d’intelligence artificielle doté d’une puissance de calcul très élevée pour pouvoir analyser rapidement l’énorme volume d’informations.

L’apport de Nvidia pour développer les voitures autonomes

A la suite de l'accident mortel impliquant une voiture d'Uber, Nvidia se tourne vers la simulation pour développer son système de conduite autonome de niveau 4 avant que  les tests sur route ne redeviennent d’actualité.

Lors de sa conférence GTC (GPU Technology Conference), Nvidia a annoncé se tourner vers la simulation avec sa solution Drive Constellation pour développer et tester des conduites autonomes de niveau 4 (chez Mercedes, Audi ou Tesla : niveau 3 aujourd’hui).

L'accident mortel récent a poussé Nvidia à suspendre sa flotte de voitures autonomes, circulant sur les routes publiques de plusieurs états américains dont la Californie.

Parlant de l'accident, le CEO Nvidia, Jensen Huang, a relativisé l’évènement (bien que considéré comme très regrettable avec un mort à déplorer) en  positionnant  le nouveau système Constellation de l’entreprise comme une alternative plus sûre.

«Uber n'utilise pas la technologie Drive de Nvidia », a déclaré M. Huang.

«Uber développe ses propres capteurs et sa propre technologie de conduite autonome. Deuxièmement, nous attendons avec impatience de voir ce que nous pouvons apprendre et c'est évidemment un moment important ».

Le CEO a également confirmé que le développement de Nvidia Drive, la plate-forme IA du fournisseur pour la conception, le déploiement et maintenant le test de systèmes de véhicules autonomes, se poursuivait mais que la société a décidé de mettre un terme aux tests sur routes grâce à sa bonne ingénierie.

Le fournisseur a donc mis en avant sa plateforme Drive Constellation, qui repose sur deux serveurs maison, et permet aux développeurs de tester des systèmes de véhicules autonomes au sein d'une version simulée du monde réel.

Le premier serveur embarque la solution Drive Sim Software pour simuler tout, depuis les capteurs autonomes du véhicule comme les caméras et les radars, tandis que le second serveur intègre une carte Drive PX Pegasus (la 3e génération PX chez le fournisseur) sur base Volta qui assure toutes les fonctions de conduite autonome d’un véhicule (niveau 4).

Plus de 25 partenaires dans la conduite autonome

« L'une des belles choses de la réalité virtuelle est que nous pouvons créer le scénario que nous voulons », a ajouté M. Huang.

« Cela permet aux développeurs d'exécuter des simulations potentielles de conditions météorologiques défavorables ou l'éblouissement provoqué par le soleil ».

La plateforme Drive Constellation sera mis à la disposition des partenaires (Audi, BMW, Mercedes, Tesla ou encore Volvo), au cours du troisième trimestre de 2018.

Selon Nvidia, plus de 25 fabricants de véhicules travaillent avec la société de matériel pour développer des voitures, des taxis et des camions indépendants de conducteurs.