La relance d’une pénible affaire vieille de trente ans a mis en lumière les possibilités offertes  par un outil susceptible notamment d’être utilisé pour relancer des « cold case ».

-         Depuis une dizaine d'années, le logiciel Ana Crim est utilisé par le Service central du renseignement criminel (SCRC) et toutes les unités de recherche de gendarmerie.

Le logiciel permet d’entrer tous les éléments d'enquête (lieux, heures, témoignages…) dans une base de donnée afin qu'elle établisse une chronologie des faits, dans le temps et l'espace.

Normalement, c’est un travail fastidieux qui nécessite de se replonger dans des dossiers parfois anciens et dans lesquels des centaines de personnes ont pu être entendues.

Dans chaque document, les analystes vont retranscrire minutieusement tous les éléments constatés par les enquêteurs sur le terrain ou les détails figurant dans une audition comme l’indique le chef du Bureau des affaires criminelles de la Gendarmerie.

Le logiciel permet d’apporter une vision plus complète que celle des enquêteurs, pour déceler d'éventuelles failles ou incohérences dans les différents témoignages.

La technique est particulièrement utile pour les «cold case», dans lesquels l'enquête est bloquée : la moindre irrégularité relevée par l'ordinateur peut ainsi permettre de réorienter les enquêteurs vers d’éventuelles pistes nouvelles ou abandonnées.

Le logiciel peut en outre permettre d'établir des liens entre différents dossiers, en identifiant des similitudes dans les modes opératoires, par exemple.

Pour la seule affaire Grégory qui se trouve aujourd’hui relancée, trois personnes ont été mobilisées pendant plus de six mois pour rentrer les 12.000 pièces de procédure dans le logiciel.