Syntec Numérique a corrigé à la hausse ses prévisions de croissance (services, logiciel et conseil en technologies) pour le marché français. Grâce notamment à la transformation numérique, mais aussi à la nécessité de mise en conformité RGPD, l'activité est en prévue en hausse de + 3,4% en 2017 et  2018 devrait être meilleure encore.

 En 2017, les motifs de satisfaction sont toujours là pour  Syntec Numérique qui  prévoyait 3% de croissance. La prévision a été revue à la hausse pour atteindre + 3,4% avec 53,4 milliards d'euros de chiffre d'affaires (dont 61% pour le conseil et les services, et 22%  pour l'édition logicielle).

C cette tendance positive se traduit directement sur l'indice de confiance des entreprises des trois principales branches. : « Plus de 70% de chacun des trois grands collèges sont aujourd'hui très confiants pour les perspectives 2017, mais aussi au sujet de ce qui s'annonce en 2018 »  indique le président de l'organisation, Godefroy de Bentzmann.

Et, les  chiffres sont là en effet :

-         Les revenus du conseil et services devraient terminer l'année en croissance de +2,9% (2,5% en 2016).

-         La progression sera de + 4,4% dans l'édition logicielle

-         et de + 4,2% pour le conseil en technologies

contre respectivement 3,5% et 2,5% un an plus tôt.

Et en 2018, la croissance devrait avoisiner ses niveaux de 2011, soit + 3,6% pour l'ensemble du secteur français du numérique (+ 3% pour les services, + 4,7% pour le logiciel et + 4,5% pour le conseil en technologies).

Les projets de transformation numérique continuent de générer une forte croissance, sinon toute la croissance du secteur.

 Les SMACS (Social, Mobilité, Analytics, Cloud et Sécurité) vont représenter en 2017 un chiffre d'affaires de 9,1 milliards d'euros - en hausse de + 16,2%, soit 20,4% du marché français des logiciels et services. Sur un an, la croissance nette atteindra 1,3 milliard d'euros.

Le Cloud en est le premier levier (2,2 milliards d'euros de CA pour le seul SaaS), soit 24%, devant l'Analytics (les données).

On comprend donc l'intérêt des entreprises du secteur pour la transformation numérique et les invitations adressées à l'Etat pour l'encourager à se moderniser (santé, éducation, etc.).

Des projets qui continueront quoi qu'il en soit, à entraîner l'activité.

 En 2018, les SMACS devraient permettre de dégager 10,5 milliards d'euros de chiffre d'affaires (+15%).

Toutefois, ces technologies ne seront pas le seul levier de développement l'année prochaine, notamment avec  le RGPD

La conformité réglementaire monte en puissance, en particulier grâce au RGPD, mais pas seulement :

« Ce sont des sujets très lourds, d'architecture, de gestion des données, d'organisation qui font que les entreprises ont devant elles un énorme chantier »  indique  Godefroy de Bentzmann.

Pour les sociétés de services et les éditeurs, « cet énorme chantier se traduira par un  marché très important ».

ð Les dépenses consacrées à la mise en conformité RGPD devraient s'élever à 958 millions d'euros en 2018, et se maintenir à un niveau élevé jusqu'en 2021.

 Le RGPD introduit des notions de responsabilité et des sanctions accrues. Entre clients et prestataires, la tentation de faire reporter la responsabilité sur les fournisseurs technologiques.

« Plusieurs éditeurs de logiciel au sein du Collège nous alertent sur ce point »,  indique-t-on chez Syntec Numérique.

Des éditeurs  qui s'informent sur le RGPD, mais « qui  ont pris aussi conscience de sa prochaine entrée en vigueur au travers des actions de leurs grands donneurs d'ordre qui essayent de remettre la responsabilité sur leurs fournisseurs ».

Ainsi des rendez-vous avec la Cnil sont organisés  à ce sujet en moyenne une fois par semaine: Pour le Syndicat «  il s'agit de garantir des contrats équilibrés ».

Mais pour son président, « la pression des clients est énorme pour que la responsabilité soit reportée sur les fournisseurs ».

L'opportunité commerciale d’un milliard d'euros que représente la RGPP est alléchante et constitue un levier de croissance pour les acteurs du numérique, mais elle  peut  être aussi source de tensions avec les clients.