L'opérateur a perdu plus d’un 1 million de clients mobiles, déçus par les hausses tarifaires  l'opérateur et les problèmes liés à la dégradation de la qualité de service et du service client.

Malgré l’exode massif de clients mobiles, SFR reste ferme sur sa stratégie établie en 2015, axée sur le retour à la profitabilité : il a ainsi gagné 682 millions d’euros, et les clients commencent à revenir.

2015 : Une année  perturbée pour SFR.

Sur le créneau du fixe, SFR a perdu plus de 200 000 clients, malgré ses efforts pour déployer la « Fibre », selon la terminologie officielle, en mixant fibre (FTTH) et câble (FTTB). (1)

SFR a ainsi perdu du terrain sur son principal concurrent, Orange, avec 21,9 millions de clients mobiles recensés au 31 décembre 2015, contre 22,9 millions un an plus tôt.  

On dénombre ainsi 15,1 millions d'abonnés grand public et 6,8 millions de clients entreprise.

La priorité de SFR : stopper la chute du revenu par abonné

La priorité de SFR, avec une dette nette de 14,4 milliards d'euros, était de stopper la chute du revenu par abonné

Celui-ci a gagné 1,4 euro en deux ans, pour atteindre 22,5 euros par mois par client à la fin 2015.

Regagner des abonnés :

Grâce à des promotions et à une refonte de son offre RED (1), SFR a enrayé la fuite de clients mobiles au quatrième trimestre, avec 140 000 recrutements nets comparé au troisième trimestre.

«Cette performance est d'autant plus satisfaisante qu'elle a été réalisée dans un contexte de marché mobile fortement concurrentiel  souligne SFR dans son communiqué.  

Une couverture de 64 % de la population en 4G.

Après s'être fait sermonner par le régulateur des télécoms, SFR a revu son plan en déployant 1 080 sites 4G, pour atteindre une couverture de 64 % de la population.

L'opérateur a confirmé son ambition « d'être au même niveau que le leader du marché à fin 2017 », c'est-à-dire Orange, qui culmine à 80 %.

D'ici là, SFR devra aussi couvrir 40 % des communes rurales en 4G, ce que surveillera attentivement  l'Arcep, qui avait annoncé en février une « mise en demeure par anticipation » (ainsi qu’ à l'encontre de Bouygues Telecom ).

L'autorité s'inquiète du retard pris par les deux opérateurs à ce jour.

Inciter à passer au « THD »

Sur l'Internet fixe, SFR a recruté 78 000 clients très haut débit. Mais, par rapport aux 1,3 million de foyers nouvellement raccordés au très haut débit (le plus souvent par câble) sur la période, le taux transformation reste encore faible.

Pour parvenir à convaincre ses clients de migrer vers des débits plus importants, SFR enrichit son offre de contenus gourmands en bande passante.

Il se vante même de proposer un catalogue « étoffé » avec son offre de SVOD  (SVoD, de l’anglais Subscription video on demand)  Zive (2). Mais on notera que sur 150 contenus, on ne compte que 10 films !

Ces performances commerciales n'ont pas permis à SFR de redresser le cap  en 2015, avec un chiffre d'affaires en repli de -3,5 % sur un an, à 11 milliards d'euros.

Le groupe a néanmoins économisé 755 millions d'euros en un an, et est ainsi passé d'une perte nette de 188 millions d'euros en 2014, à un bénéfice net de 682 millions un an plus tard.

Un redressement remarquable certes mais qui (pour faire un parallèle d’actualité avec PSA) pourrait bien, en partie seulement, résulter de suppressions d'effectifs importants (et nécessaires?) dénoncés par les syndicats.

(1)           Voir

(2)           Voir