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On devrait connaître très prochainement l’issue du feuilleton de la fusion entre Orange et Bouygues Telecom. Sommes-nous à quelques heures de l’officialisation du rachat de Bouygues Telecom par Orange (ou non)?

Des conseils d’administration «non conclusifs» devaient se tenir ce mercredi soir chez Orange et Bouygues Telecom.

Ils devraient ouvrir les  portes de nouveaux rounds de négociations, au-delà de la date du 31 mars en se fondant sur des accords de principe.

ð L’objectif de la manœuvre : limiter la compétition pour faire remonter les marges des acteurs.

La guerre des forfaits à 3,99 euros (au lieu du tarif normal de 19,99 euros) montre la nervosité des acteurs face à des clients changeant d’opérateur au gré des promotions.

Les opérateurs français veulent « gagner plus pour investir plus » !

Dans le cadre de cet accord Bouygues, le moins présent dans l’Internet fixe, va être (dans une certaine mesure… !) la victime de ce deal et Orange va jouer, en quelque sorte, le rôle du « nettoyeur ».

Ce dernier devrait ainsi acheter son concurrent, avant de le vendre « à la découpe » à ses concurrents.

Depuis l’arrivée de Free dans le secteur de l’ADSL, Bouygues Telecom a été quelque peu déstabilisé.

Pour tenter de s’en sortir, il a tenté plusieurs solutions : fusion avec B&You, modifications de la grille tarifaire, adaptation de son catalogue…

Finalement, toutes les démarches ne semblent pas avoir porté leurs fruits.

Si Bouygues Telecom a dévoilé récemment sa Bbox Miami, le futur est resté toujours aussi assombri.

Un éventuel rachat avait été rapidement écarté par Martin Bouygues il y a quelques mois, mais ce n’est désormais plus le cas.

Orange, l’opérateur historique pourrait donc reprendre la main, avec des conséquences importantes.

Contrairement au rachat de SFR par Numéricâble, l’ARCEP accorde ainsi une attention toute particulière à cette fusion.

ð Les consommateurs se montrent inquiets, avec la crainte que cela n’ait des répercussions sur les tarifs pratiqués.

Dans tous les cas, les deux groupes ont jusqu’au 31 mars pour décider de de l’évolution des groupes et de l’avenir du secteur.

Par la suite, il faudra se répartir les clients ainsi que les fréquences.

Outre SFR et Free, Coriolis aurait aussi des visées sur une partie de l’infrastructure de réseaux fixes (ADSL) grand public de Bouygues Telecom. Avec le rachat d’une partie du réseau, cet opérateur changerait alors de dimension.

L’Autorité de la Concurrence doit donner son avis

Comme elle a pu le faire avec SFR et Numericable, elle devrait analyser dans les moindres détails les conclusions de cette fusion et décider si elle peut être réalisée.

L’Autorité peut émettre des réserves, et même s’opposer à un tel rachat s’il entraînait des problématiques ou un trop grand déséquilibre au sein du secteur.

ð Dans les sujets ayant animé les débats ces derniers jours, il y a aussi la question de la répartition des salariés.

Selon Les Echos, SFR en récupérerait entre 1 000 et 1 500, et Free environ 2 000 issus des boutiques, soit la moitié des salariés de Bouygues Telecom.

ð Concernant les fréquences mobiles, alors que l'essentiel devrait aller à l'opérateur de Xavier Niel, mais SFR en obtiendrait plus que prévu. Cela, en plus d'une partie du parc de clients mobiles, fixe et entreprise.

 

 

Le but de cette répartition est de toute évidence de répondre aux exigences de l'Autorité de la concurrence.

Si l’accord est conclu, l’Autorité de la concurrence devrait mettre vraisemblablement quelques mois avant de rendre sa décision : pendant ce laps de temps, les clients de Bouygues Telecom auront tout loisir de changer  pour un autre opérateur que le repreneur s'ils craignent des ratées liées au passage d'un opérateur à un autre, comme ce fut le cas lors du rachat de SFR par Numericable.

Une concentration du secteur devenue inéluctable ?

La justification de la concentration en oligopole par la nécessité des investissements très lourds à réaliser est le refrain classique des entreprises de réseau : que ce soit l’électricité, l’approvisionnement en eau, les transports de voyageurs ou des communications téléphoniques…les investissements pour la construction d’un réseau, qui se chiffre en milliards d’euros, devrait justifier une véritable « rente » de situation.

Dans ce contexte, le consommateur pourra-t-il continuer à faire valoir sa capacité de choix dans un univers beaucoup plus restreint ? Ici encore, l’avenir semble s’obscurcir ! (2)

(1)          Voir :

Rachat de Bouygues par Orange : Contrairement aux rumeurs ayant circulé dans de la presse ce week-end, les trois opérateurs, Orange, SFR et Free Mobile n’auraient pas encore finalisé un accord sur le partage des actifs de Bouygues Telecom. - News - publié le 15/02/2016 Orange a en effet formellement démenti ce lundi les rumeurs de presse faisant état d'un accord avec Bouygues Telecom. Selon le porte-parole d’Orange dans un e-mail adressé à Reuters : « les discussions se poursuivent entre les différentes parties prenantes ».

(2)          Voir :

Rapprochement entre Orange et Bouygues Telecom en vue. La fin de la guerre des prix avec des tarifs plus élevés pour les consommateurs ? - News - publié le 05/01/2016 Les deux opérateurs télécoms ont indiqué ce mardi être entrés en « discussions » en vue d’un rachat de la filiale de Bouygues par Orange.