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Pendant plusieurs mois, deux chercheurs de l’université de Princeton (New Jersey), Steven Englehardt et Arvind Narayanan, se sont livrés à la plus vaste étude sur les trackers.

Les chercheurs de l’étude ont utilisé des programmes simulant la visite d’un site, et effectué pour chacun quinze mesures pour déterminer quelles données étaient collectées et par quel biais.

Pendant plusieurs mois, deux chercheurs de l’université de Princeton (New Jersey), Steven Englehardt et Arvind Narayanan, se sont livrés à la plus vaste étude sur les trackers, des morceaux de code utilisés pour identifier ou suivre la navigation des internautes, en analysant un million de sites Web (1).

Ils ont pour cela utilisé un logiciel développé à Princeton appelé OpenWPM et qui est disponible gratuitement.

Ce logiciel visite automatiquement des sites en utilisant les navigateurs Firefox, Chrome ou Internet Explorer et il enregistre tous les codes de tracking qu’il rencontre.

Les chercheurs ont utilisé des programmes simulant la visite d’un site, et effectué pour chacun les mesures pour déterminer quelles données étaient collectées et de quelle manière.

 Ce robot a visité les un million de sites les plus fréquentés, selon le classement Alexa, et a listé l’ensemble des trackers qui y étaient présents.

Seule une minorité d’acteurs bien connus sont présents sur la grande majorité des sites.

On trouve, largement en tête, Google, qui collecte de vastes quantités de données personnelles pour afficher des publicités ciblées et dont le seul tracker Google Analytics figure sur un peu moins de 70 % des sites analysés.

Puis arrivent Facebook (20 % des sites) et Twitter (10 %).

Les 5 outils de tracking les plus fréquents appartenaient à Google.

Les éditeurs en ligne utilisent des codes de tracking de Google, de Facebook et de nombreuses autres entreprises pour la publicité ciblée.

ðQuand le code d’une entreprise est présent sur de nombreux sites, il permet de créer des profils détaillés sur les internautes à travers leur navigateur sur le web en leur assignant un identifiant unique pour qu’on les reconnaisse dans le futur.

Ce type de système est automatisé et aucun humain ne visite les données. Mais il est très gênant de penser que ces données sont dispatchées dans des entreprises et sont traitées par des algorithmes dont l’on ne soupçonne même pas l’existence.

De plus, des recherches ont montré que le système publicitaire de Google peut utiliser ces informations pour faire de la discrimination.

L’étude montre également que d’un type de site à l’autre, le nombre de trackers externes, utilisés pour la publicité ciblée ou les statistiques d’audience, varie grandement.

Les sites comportant le moins de trackers sont les sites associatifs ou gouvernementaux, qui n’affichent pas de publicité.

ðEn revanche, les sites d’information sont de loin les plus gros utilisateurs de trackers externes, avec un peu moins de quarante mouchards par site, soit le double du nombre moyen constaté.

L’analyse des données collectées donne également un éclairage intéressant sur la porosité des données collectées et le nombre de tiers auxquels elles peuvent être transmises. Le lanceur d’alerte Edward Snowden a d’ailleurs montré que la NSA américaine utilisait aussi les données collectées par des trackers « commerciaux » pour ses programmes de surveillance de masse.

Les chercheurs ont identifié des cookies, de petits fichiers qui stockent les informations collectées

« Les raisons pour lesquelles ces cookies sont régulièrement mis à jour et partagés ne sont pas encore claires » indiquent les chercheurs. « Mais si un assaillant parvient à identifier une personne par le biais d’un cookie de ce type, sa capacité à le surveiller ou à le cibler avec des logiciels espions sera particulièrement bonne».

les outils de blocage des trackers, comme le module Ghostery, sont très efficaces dans la grande majorité des cas.

Selon les chercheurs, « seuls certains trackers utilisant des méthodes peu courantes de fingerprinting consistant à bâtir un « profil unique » en fonction des spécificités graphiques, sonores ou autres d’une machine échappent à Ghostery, principalement, parce que ces mouchards particulièrement intrusifs sont peu répandus ».

Les chercheurs ont découvert que certaines entreprises utilisent une nouvelle astuce impliquant  l’envoi d’un signal audio furtif dans le navigateur.

« Les entreprises rivalisent d’imagination pour implanter des marqueurs sur votre ordinateur « selon Narayanan.

(1)          Voir :

«Do Not Track » : Comprendre et échapper à l’exploitation des données personnelles sur Internet. Un Web documentaire sur TV Arte pour tenter de reprendre le contrôle sur l’exploitation de son identité numérique. - News - publié le 20/04/2015 « Do Not Track » (Traque Interdite) est un nouveau web documentaire de la chaîne TV Arte consacré au pistage en ligne, à la vie privée et à l’économie du Web, en 7 épisodes de 7 minutes (1er épisode diffusé le 14 avril 2015 ), à raison d’un nouvel épisode par semaine jusqu’au 9 juin.