Même si au siège, on ne veut même pas entendre parler des rumeurs sur la disparition prochaine de l'ex-fleuron d'internet, il apparait que, parallèlement, le fonds d'investissement Starboard Value chercherait, lors de la prochaine AG, à faire tomber l'ensemble du Conseil d'Administration, y compris Marissa Mayer.

Transition ratée dans le cadre des changements d’habitude des utilisateurs ?

La plupart des produits de Yahoo! ont longtemps été conçus pour des écrans d'ordinateurs, alors que les consommateurs vont désormais de plus en plus sur internet depuis leurs smartphones.

A l'arrivée de Marissa Mayer, moins d'une trentaine d'ingénieurs seulement (sur un total d'environ 13000 salariés) concevaient des produits pour l'internet mobile, les postes techniques représentaient à peine 15% des effectifs.

La directrice générale a affiché le mobile comme une priorité, relevé la part des postes techniques à 50%, et essayé d’injecter un nouveau souffle dans l'entreprise.

Malgré tout, les finances ne se sont guère améliorées. La valorisation boursière de Yahoo! reflète quasi exclusivement la valeur de ses participations dans les sociétés asiatiques Alibaba et Yahoo! Japan. (1)

Yahoo! revendique aujourd'hui 680 millions d'utilisateurs de ses services sur des appareils mobiles et des visionnages de vidéos sur ses sites en hausse de + 80% sur un an. (1)

Les priorités stratégiques de Marissa Mayer, sur des créneaux jugés porteurs comme le mobile et vidéo, mais aussi l'internet social et la publicité «native», visant à s'intégrer le mieux possible aux produits, ont représenté 1,7 milliard de dollars de chiffre d'affaires l'an dernier, sur un total de quelque 5 milliards pour l'ensemble du groupe.

«Glissement tectonique» invisible ?

«Cela représente le type de glissement tectonique que nous voyons à l'intérieur de l'entreprise, et qui n'est pas apparent à l'extérieur», estime Adam Cahan, un des Vice-Président, qui évoque «des plateformes de croissance massive, qui peuvent changer le cours de Yahoo!».

Simon Khalaf, un autre vice-président, voit lui aussi des possibilités de croissance et de réinvention pour le groupe : «Yahoo! va être un endroit où on consomme des médias, où on parle des médias», a –t-il indiqué à l'AFP. «C'est un grand changement par rapport à ce que Yahoo! était avant ».

Enrique Muñoz Torres, qui coordonne les efforts du groupe dans la recherche en ligne, fait état pour sa part du potentiel des assistants virtuels comme Google Now, Siri chez Apple ou Cortana chez Microsoft. Mais, malgré des propos optimistes exprimés par certains responsables à ce sujet, beaucoup d'analystes jugent que le groupe a encore un long chemin à faire dans ce domaine.

Il ressort des différentes analyses assez pessimistes que Yahoo ! aurait bien  besoin d'une plateforme dédiée aumobile pour servir de vitrine à ses contenus, et d'un «marketing énergique, afin de redorer son image, à la fois pour les investisseurs et les consommateurs.

(1)                      Toutefois, Yahoo ! estime que son chiffre d'affaires va reculer de près de -15 % et son bénéfice d’au moins -20 % en 2016, selon le site Recode.

La situation financière du groupe Internet américain est «de plus en plus mauvaise», ajoute le site spécialisé dans le secteur technologique.

Recode cite des extraits d'un document transmispar les banquiers de Yahoo à des acheteurs potentiels. Le groupe américain prévoit aussi de ramener ses effectifs à environ 9 000 personnes à la fin 2016, contre 10 500 en 2015

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