
Avec l’engagement de créer d’ici 2018 un écosystème qui pourrait contribuer pour 3,3 milliards d’euros au PIB français, le géant du logiciel à la demande conforte sa présence en France en ouvrant à Paris un centre R&D et bientôt un datacenter.
Cette année encore, Marc Benioff, le PDG-fondateur, est à nouveau venu lui-même animer l'événement Salesforce World Tour Paris, organisé à la Porte de Versailles ce 25 juin.
Le fondateur et CEO de Salesforce.com avait confirmé l'an dernier l'importance du marché français pour sa société.
Ses logiciels SaaS de relation client (CRM) sont notamment utilisés par Schneider Electric, Renault, Pernod Ricard ou SNCF.
A l’occasion de son évènement annuel, qui a réuni près de 9000 personnes, clients et partenaires, l’éditeur californien de logiciels de gestion de la relation client dans le cloud a annoncé l’ouverture à Paris d’un centre de R&D.
Le deuxième laboratoire de recherche dans l’Hexagone après celui ouvert en 2013 à Grenoble.
Marc Benioff, fait de la France l’un de ses trois marchés prioritaires en Europe aux côtés du Royaume-Uni et de l’Allemagne.
«Nous voulons aider la France à réussir sa transition vers le cloud. Nous voulons créer un écosystème de 20 000 emplois et 3,3 milliards d’euros de contribution au PIB en 2018 autour de Salesforce, c’est notre engagement aussi » a-t-il indiqué.
Un datacenter à Paris après ceux de Londres et Frankfurt
Pour soutenir le développement de son activité dans le pays, l’éditeur prépare l’ouverture d’ un datacenter à Paris, son troisième en Europe.
La filiale française compterait déjà plus de 300 personnes ; elle a installé en décembre 2014 son quartier général dans les anciens locaux du siège d’Alcatel-Lucent près de la Tour Eiffel.
Marc Benioff tient à ce que les sièges de sa société soient implantés au cœur des capitales. Il ambitionne de faire de la filiale française une société de 1 milliard d’euros de chiffre d’affaires.
Le renforcement de ses investissements en France se concrétise également par le rachat du cabinet Kerensen Consulting
Le sixième éditeur de logiciels dans le monde
Créée en 1999, à San Francisco, Salesforce s’impose aujourd’hui comme le sixième éditeur de logiciels dans le monde, derrière Microsoft, Oracle, IBM, SAP et Symantec. (1)
Et il vise à court terme la quatrième place (en 2013, il n'était que dixième).
La société compte aujourd’hui plus de 16 000 employés dans le monde et prévoit un chiffre d’affaires de 6,55 milliards de dollars pour l’exercice en cours à clôturer le 31 janvier 2016.
L’ambition de Marc Benioff est d’atteindre les 20 milliards de dollars de chiffres et battre ainsi SAP dans les logiciels de gestion d’entreprise.
L'arrivée en français du service d'analyse de données Cloud Analytics, lancé en octobre 2014 sous le nom de « Wave »
L'une des autres annonces réservées au World Tour Paris a porté sur l'arrivée en français en juillet du service d'analyse de données Cloud Analytics, lancé en octobre 2014 sous le nom de Wave.
Lors du point presse, le responsable français, Alexandre Dayon a indiqué : « Avec Cloud Analytics, nous prenons en charge la complexité du service »
Parmi les fils conducteurs de sa présentation du jour, Marc Benioff a insisté sur le « marketing de précision », illustré par les témoignages de Voyages SNCF et de la filiale allemande de Coca-Cola qui a développé une application personnalisant la relation client en s'appuyant sur les réseaux sociaux.
Rachel Picard, directeur général de SNCF Voyages, a décrit Salesforce comme « la tour de contrôle du client », exploitée par les vendeurs dans ses boutiques et utilisée par les contrôleurs à partir de tablettes. Elle a également rappelé que l'app « Garantie des gares » fonctionnait sur Salesforce. Celle-ci permet aux voyageurs de signaler des pannes, par exemple sur les escalators, pour déclencher une intervention rapide de réparation.
Des rumeurs de rachat par Microsoft ?
Il y a quelques semaines circulaient des rumeurs de rachat.
Interrogé sur le sujet lors d'un point presse, Alexandre Dayon n'a pas voulu commenter mais il a confirmé que Salesforce travaillait de manière très proche avec Microsoft sur les produits.
« Le nouveau CEO Satya Nadella a changé la culture de son groupe », a-t-il rappelé en ajoutant que les clients de Salesforce lui demandaient de bien intégrer ses solutions aux produits de Microsoft et vice-versa.
« Ce développement commun se fait vraiment dans une logique de demande des clients. Nous travaillons activement sur Office et sur la messagerie. Lorsque vous rédigez un mail, vous avez à portée tous les objets Salesforce ».
(1) Voir notamment :
