Lors d’une conférence tenue à Paris, le géant sud-coréen a annoncé vouloir investir dans Sigfox, le spécialiste toulousain de l’Internet des objets (1). Sigfox va ainsi intégrer son protocole de communication à Artik, la nouvelle plateforme de Samsung.

Samsung va prendre des parts dans Sigfox, selon  l’annonce faite par le géant sud-coréen lors d'une conférence tenue à Paris.

Samsung et le spécialiste français de l'Internet des objets avaient déjà indiqué récemment qu'ils allaient travailler ensemble.

Dans ce contexte, le coréen,principal rival d'Apple dans la sphère high-tech s'est borné à parler de « partenariat », destiné à développer sa stratégie offensive dans les objets connectés.

Ceci va permettre au spécialiste toulousain des réseaux bas débit de poursuivre ses déploiements d'antennes, notamment en Europe et aux Etats-Unis.

Sigfox à la nouvelle plateforme du géant sud-coréen.

En parallèle, les deux groupes sont convenus d'un partenariat pour intégrer le protocole de communication de Sigfox à la nouvelle plateforme du géant sud-coréen.

Baptisée Samsung Artik, celle-ci repose notamment sur trois petits modules SOC (« system on a chip ») (2).

Il s'agit de systèmes embarqués sur une seule puce, comprenant des capteurs de mouvements, de la mémoire, des microprocesseurs, et des solutions de connectivité (le Wi-Fi par exemple).

Des modules pour les fabricants d’objets connectés :

Ces modules carrés ou rectangulaires (de 12 à 39 mm de côté au maximum) sont proposés aux fabricants d'objets connectés selon leurs besoins.

Connecter les objets : Artik, le bras armé de Samsung dans l'Internet des objets

Pour Sigfox, ce partenariat constitue une véritable opportunité pour ses réseaux bas débit destinés aux nouveaux marchés.

Selon le cabinet Idate, on comptera 80 milliards d’objets connectés à travers le monde d'ici à 2020.

Les capteurs miniaturisés, vont ainsi envahir les compteurs d'eau, d'électricité, les routes, les éclairages publics...

Pour envoyer ou recevoir des informations, ils doivent conjuguer des impératifs d'autonomie  et de coût.

Or, les réseaux bas débit permettent de répondre à ces défis.

En outre, les antennes de Sigfox permettent de capter ces « messages » sur un large périmètre, jusqu'à 40 km, ce qui permet de couvrir des zones importantes à moindre coût.

A la Maison de la Mutualité à Paris, Young Sohn, président et responsable de la stratégie de Samsung Electronics a longuement fait l'éloge de la plateforme Artik, qui vise « à atteindre la meilleure connectivité entre les différents objets de la maison, en collectant les données dans le cloud, et en permettant d'assurer au mieux la sécurité ».

D'après lui, tous les produits du groupe bénéficieront de cette technologie à horizon 2020.

Un investissement stratégique

Pour Samsung, cet investissement dans l'Internet des objets apparaît stratégique : Si le groupe coréen a récemment repris à Apple sa place de numéro un mondial sur les ventes de smartphones, il fait face néanmoins à une concurrence de plus en plus féroce sur certains marché clés.

En Chine, Samsung a vu sa part de marché dans les smartphones tomber de 20% à moins de 10%. Autrefois leader sur ce marché, il se situe désormais derrière ses concurrents Apple, Xiaomi et Huawei.

D’où la nécessité de ne pas laisser échapper le marché de l'Internet des objets, qui constituera  la prochaine grande révolution digitale.

Un centre pour l'innovation à Paris

Samsung a également annoncé la création d'un centre pour l'innovation à Paris, dédié au cloud et à l'Internet des objets.

Aussi, le partenariat entre Samsung et Sigfox n'a pas laissé indifférent le gouvernement français.

Emmanuel Macron  a ainsi lancé un « France is back » (« La France est de retour »), voyant dans ce partenariat un révélateur de « l'attractivité » de la sphère digitale de l'Hexagone.

A ses yeux, ce type d'opération est « exactement ce dont on a besoin ». Ce type de partenariat  devant  permettre aux « pépites » innovantes de prendre leur envol.

Pour le ministre de l'économie, « ce type de partenariat entre les petits et grands groupes doit permettre  d'accélérer l'innovation » mais aussi aux startups françaises de grandir, compte tenu des difficultés qu’elles rencontrent pour  lever des fonds permettant de se développer.

(1)           Voir :

(2)           SoC : Voir notre article