Le chercheur en sécurité Chris Vickery a dévoilé une nouvelle fuite, l'une des plus grandes de l'histoire: une base de données mal configurée a donné libre accès aux données personnelles de 191 millions d’électeurs américains!

L’accès a été rapidement supprimé après la découverte de la faille, mais l’on ne sait pas depuis combien de temps elle était disponible en ligne.

Cette base de données, que le chercheur a mis une journée à télécharger, comprenait de nombreuses informations sensibles, comme le nom complet de chaque personne, sa date de naissance, son adresse, son numéro d’électeur, l’Etat dans lequel elle vote et même son affiliation politique ainsi qu’un historique de ses choix électoraux depuis 2000.

Si les citoyens américains affichent souvent clairement pour qui ils votent, ils n’apprécient cependant pas toujours de voir exposées leurs données privées ainsi agrégées !

 Aux Etats-Unis, prises individuellement, ces informations sont, pour la plupart, considérées comme étant du domaine public, avec des pratiques variables en fonction des Etats, mais,  c’est leur agrégation en une seule base de données qui présente un risque, en particulier si cette dernière tombait dans des mains de personnes mal intentionnées.

Les tentatives pour identifier le propriétaire de la base de données ayant échoué, Chris Vickery a partagé ses informations avec les autorités fédérales ainsi qu’avec la firme de sécurité CSO Online.

 D’après cette dernière, une partie des informations rendues publiques pourrait provenir de NationBuilder, un éditeur de solutions de gestion de campagnes politiques.

Le PDG de cette entreprise a précisé que cette base ne lui appartienne pas, en ajoutant qu’« il est possible que certaines des informations qu’elle contient puisse provenir de données que nous avons mis à disposition pour des campagnes. Mais de ce que nous avons pu en savoir, ces informations sont déjà publiques »… !!

Une découverte inquiétante, même aux USA !

Jeff Chester, le directeur exécutif du Center for Digital Democracy, une organisation en charge de protéger la vie privée des Américains en ligne, a estimé à ce propos qu’il était urgent d’établir des règles de confidentialité pour protéger les données personnelles politiques des citoyens américains.

Qu’en serait-il, en France, si un organisme de sondage laissait ainsi « fuiter » le contenu de ses fichiers relatifs, par exemple, aux intentions de vote !?