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Une étude menée au Japon, aux USA et au Royaume-Uni indique que les robots pourraient occuper près de la moitié des emplois en 2035.

C’est l’évaluation qui a été faite par l’Institut de recherche Nomura, dont la synthèse a été publiée le 2 décembre.

L’analyse révèle que la place prise par les systèmes automatisés sera considérable en 2035, tout particulièrement au Japon et aux États-Unis.

Dans les conclusions de Nomura, reposant sur l’analyse de 601 métiers différents, il est estimé que 49 % des emplois au Japon seront susceptibles d’être occupés par des machines.

Ce chiffre est également très élevé aux USA (47 %).

Pour l’Europe, une étude conduite au Royaume-Uni indique que la robotisation du travail sera également significative, mais moins développée (35 %).

Pourcentage des emplois qui pourraient être occupés par les robots en 2035 au Japon, au Royaume-Uni et aux USA.

La responsable de l’étude, Yumi Wakao, précise toutefois qu’il ne s’agit pas d’une prédiction sûre à 100 %.

« Il s’agit seulement d’un calcul technique hypothétique. Il ne tient pas compte des facteurs sociaux ».

Or, certains de ces facteurs pourraient contrarier la diffusion des systèmes automatisés face aux réticences des populations exposées à la perte de leur emploi.

Par ailleurs, l’étude se base sur les métiers existants.

Or dans vingt ans, de nouveaux emplois vont probablement émerger; il n’est pas évident qu’ils puissent être gérés par des robots.

Déjà de fortes réticences existent déjà.

En 2012, une étude menée pour la Commission européenne a montré que les Français sont parmi les Européens les plus pessimistes sur les effets positifs de la robotique, et qu’ils ne font pas confiance aux robots pour les activités les plus sensibles sur le plan humain.

Un  sentiment partagé ailleurs , plutôt en Europe de Sud (Espagne, Grèce, Portugal…), mais par contre  des pays nordiques comme la Suède, le Danemark, les Pays-Bas ou la Finlande ont un avis plutôt favorable.

À l’heure actuelle, ce sont les emplois les moins créatifs et les plus répétitifs qui sont les plus exposés à l’automatisation par la machine.

Les exemples sont nombreux déjà : de Uber à Nestlé, en passant par la presse, la restauration rapide, ou les services.

Cette situation doit nous « interpeler » quant à la pertinence, pour le siècle à venir, de la théorie sur la destruction créatrice  (1) développée par l’économiste Joseph Schumpeter (2).

La réponse est loin d’être évidente !

(1)           Voir notamment:

Selon le Cabinet Deloitte, la technologie est un facteur puissant de création d’emploi. - News - publié le 21/08/2015 L’effet de l’évolution technique sur l’emploi depuis 140 ans : Selon le Cabinet Deloitte, l’arrivée en masse des technologies a plutôt contribué à la création d’emploi.

(2) Schumpeter et la « destruction créatrice » : c’est  le processus continuellement à l'œuvre dans les économies et qui voit se produire de façon simultanée la disparition de secteurs d'activité économique conjointement à la création de nouvelles activités économiques.

 

L'expression est  liée aux travaux de l'économiste Joseph Schumpeter (1883 ‑ 1950) qui en assure une large diffusion avec la parution de son livre « Capitalisme, Socialisme et Démocratie » publié en anglais aux États-Unis en 1942, traduit en français en 1951.

L’idée s'inspire de la pensée du philosophe Friedrich Nietzsche et de la formulation proposée pour la première fois par l’économiste Werner Sombart (1863-1941).

Bien que de tendance conservatrice, Schumpeter tira une grande partie de sa compréhension de la « destruction créatrice » des œuvres de Karl Marx.

 

L’idée a été reprise par Théodore Levitt dans « Innovation et marketing » (1969).