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40.000 compteurs électriques communicants susceptibles d’être posés chaque jour : le gestionnaire du réseau de proximité ERDF a commencé une vaste opération de  déploiement  dans tous les foyers français de boîtiers télé opérables Linky, un chantier qui durera six ans.

Les compteurs équipant actuellement les foyers datent, au mieux, des années 1990.

Or, en 2009, une directive européenne a fixé l’objectif de déployer des compteurs communicants dans 80 % des foyers européens d’ici à 2020.

Ceci est déjà le cas en Suède, en Norvège, en Italie, aux Pays-Bas, au Royaume-Uni…

Linky, le lien avec le fournisseur d’électricité.

Le nom vient de l’anglais « link ». Le rôle de ces compteurs nouvelle génération sera en effet de faire le lien avec le fournisseur d’électricité, à qui ils transmettront la consommation, mesurée en temps réel une fois par jour.

Ceci devrait notamment permettre une facturation plus précise que celle basée sur des estimations.

Finis, les passages du technicien chargé de relever les compteurs !

Couleur vert anis, les compteurs Linky pourront  également recevoir des ordres à distance, par exemple pour une mise en service ou un changement de puissance.

Une étape vers les smartgrids

Linky doit surtout permettre à ERDF d’être directement alerté en cas de panne et devrait constituer la première étape pour des futurs réseaux électriques intelligents (« smart grids »), capables d’intégrer la production intermittente issue des énergies renouvelables.

Le plan d’action d’ERDF:

D’ici fin 2021, l’ensemble des foyers français devraient être dotés de compteurs Linky.

Le remplacement des anciens boîtiers est en effet obligatoire.

« On ira jusqu’à la pose de huit millions de compteurs par an, soit 40.000 compteurs par jour » indique-t-on chez  ERDF.

Après une expérimentation à grande échelle à Lyon et en Indre-et-Loire auprès de 300 000 clients, une première vague de trois millions d’appareils sera installée d’ici à fin 2016, avant le lancement d’une opération identique pour le gaz, Gazpar, par GRDF.

Un courrier d’ERDF sera adressé aux usagers au moins un mois avant la date de remplacement du compteur.

C’est ensuite l’entreprise missionnée par ERDF pour la pose qui fixe un rendez-vous ou informe de son passage.

Les techniciens des entreprises habilitées à installer le compteur Linky, doivent porter un badge au logo « Partenaire Linky par ERDF ». L’intervention prend en moyenne 30 minutes et l’électricité doit être coupée pendant environ 15 minutes.

Un compteur communiquant : Comment ça marche ?

Pour communiquer, Linky envoie un signal crypté sur le circuit électrique vers un concentrateur, lequel le relaie via le réseau de téléphonie GPRS à ERDF, qui communique l’index aux fournisseurs.

Les données recueillies par l’ensemble des compteurs Linky en France seront analysées dans un centre « d’hyper vision » installé à Lyon.

Le client pourra aussi suivre sa consommation journalière sur un portail internet sécurisé.

C’est l’argument phare pour vanter les mérites de Linky : il devrait inciter à davantage de modération, donc à une facture allégée.

Le coût et les obstacles :

-         La transition devrait se faire  sans surcoût pour le consommateur, assure ERDF.

La pose n’est pas facturée et l’investissement sera financé par les économies générées par Linky, notamment sur la relève des index, qui mobilise actuellement environ 2.000 personnes.

Encore des réticences et des freins :

-         L’information des consommateurs encore incomplète : Les données de consommation ne seront accessibles qu’en kilowattheures et seront donc peu parlantes  pour les usagers qui souhaitent consommer moins d’énergie.

Seuls les ménages précaires pourront pour l’heure bénéficier d’un affichage en temps réel et en euros, en vertu de la loi de transition énergétique.

A l’étranger toutefois, des systèmes similaires semblent avoir fait leurs preuves.

Ainsi, en Autriche, on a mesuré en 2012 une baisse moyenne de - 4,5 % de la consommation électrique chez les usagers disposant d’un compteur communiquant.

En France, la Commission de régulation de l’énergie estime les économies possibles à 1 %.

-         Le respect de la vie privée.

Le transfert des données pourrait aider au développement d’offres plus personnalisées, avec des tarifs adaptés à la consommation sur certaines heures, certains jours…

Mais ceci  se heurte à un obstacle: les mesures de protection des données des clients, qui doivent donner leur accord explicite à la collecte; ils y sont souvent réticents.

ERDF répond que « toutes les données issues du compteur sont cryptées » et « restent la propriété du consommateur ».

– Le coût.

Même si ERDF garantit la gratuité de ces nouveaux compteurs, est souvent mentionnée la crainte que les cinq milliards d’euros investis dans ce chantier ne se reportent sur la facture

Cela ne va-t-il pas, par exemple, se répercuter sur la Taxe d’utilisation des réseaux publics d’électricité (Turpe).

– La santé.

Plusieurs associations qui défendent les personnes souffrant d’hypersensibilité aux ondes électromagnétiques ont fait part de leurs craintes; elles sont réfutées par ERDF qui explique que le signal utilisé pour Linky « circule dans les câbles du réseau électrique » et « émet moins qu’un téléphone portable ».