Halte au French bashing ! (Suite…) (1) : Facebook parie sur Paris pour développer la recherche dans l'intelligence artificielle.

Frédéric Hourdeau

News

le 02/06/2015 à 23h40

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La division Fair de Facebook, qui mène des projets de recherche sur l'intelligence artificielle, va ouvrir son premier centre hors des Etats-Unis à ….Paris !

Comprendre finement tout ce que publient les utilisateurs de Facebook pour mieux leur délivrer le contenu qu’ils attendent, voilà l’objectif du projet mené par la division « Fair ».

L'équipe, aujourd'hui composée de six personnes, devrait grandir pour atteindre 15 permanents fin 2015. Un début ?

La division « Fair » : «Fair » pour « Facebook artificial intelligence research » du géant américain Facebook est ainsi une équipe dédiée à son programme de recherche spécialisé dans l'intelligence artificielle (IA) créé il y a dix-huit mois par un français, Yann le Cun.

L’équipe opérait jusqu'ici depuis le quartier général de Facebook à Menlo Park (Californie) et New York.

Le réseau social a annoncé ce 2 juin la création d'une troisième cellule Fair hors des Etats-Unis, pour la première fois.

C'est à Paris que ce labo sera implanté.

« La ville a la plus grande concentration de talents de toute l’Europe ». Du baume au cœur ? Nous en avons bien besoin !

Pourquoi Paris plutôt qu'un autre hub européen comme Londres ?

Pour Mike Schroepfer, le CTO de Facebook et n°4 de la firme : « la ville a la plus grande concentration de talents de toute l’Europe ».

Il cite aussi : « la possibilité de collaborer avec une communauté de recherche très dynamique».

 L'Inria sera d'ailleurs l'un de ses premiers partenaires : Facebook conduira et financera des projets collaboratifs avec l'organisme public.

Le fait que l'homme qui a lancé le programme de recherche sur l'IA de Facebook soit un Français a, à n’en pas douter, pesé dans l'arbitrage.

Mais pour Yann le Cun « c'est un choix de raison, pas de passion » et d’ajouter :  

« Il est vrai que j'ai eu des collaborations récentes avec des chercheurs français et que je connais bien le monde de la recherche en France. Cela aide. Mais c'est une décision entièrement objective. En matière de talents, cela se joue entre Paris et Londres en Europe, Zurich est troisième. Il y a aussi beaucoup de gens de valeur en Allemagne mais le pays manque d'un pôle central.

La différence entre Paris et Londres tient en un facteur : il n'y a pas d'autre laboratoire de recherche de haut niveau établi à Paris, tandis que plusieurs de nos concurrents, comme Google et Microsoft, sont bien implantés à Londres. Donc il y a davantage de talents disponibles en France ».

Les travaux ont débuté en mars :

Le laboratoire Fair parisien a officieusement démarré ses activités au mois de mars, au sein même des locaux de Facebook, boulevard Wagram.  Les chercheurs y côtoient les équipes commerciales et marketing de Facebook France. Mais l'équipe de « Fair Paris » devrait atteindre une quinzaine de membres permanents – chercheurs et ingénieurs – d'ici la fin de l'année.

Facebook France recherche donc d'ores et déjà de nouveaux locaux plus vastes et fonctionnels.

Une grande variété de thèmes abordés en lien avec l'intelligence artificielle : notamment la vision par ordinateur

Les équipes de Fair Paris mèneront des projets de recherche fondamentale, à plus ou moins long terme, sur une grande variété de thèmes en lien avec l'intelligence artificielle.

C’est par exemple la vision par ordinateur :

C’est l'un des domaines d'excellence de la France selon Yann le Cun, une technologie clé de la reconnaissance d'images.

ð In fine, l'objectif de Facebook est de permettre à ses ordinateurs de comprendre finement tout ce que publient ses utilisateurs pour mieux leur délivrer le contenu qu’ils attendent.

Facebook veut permettre aux ordinateurs d'apprendre à identifier des objets, éléments, scènes, comme le ferait un humain.

Un projet à 5-10 ans sur lequel plancheront les équipes de Fair dans le monde.

L’équipe spécialisée dans la recherche en intelligence artificielle devrait ainsi atteindre une centaine de membres dans les prochaines années.

(1)             La Grande Bretagne et son magazine économique phare sont des adeptes de ce sport qui fait aussi des émules au sein de l’héxagone !

 

Le "french bashing", une tradition pour The Economist

• Capture d'écran de la Une de The Economist d'avril 2006