«Born to Die »  le projet de développement de l' «électronique soluble » mené  par John Rogers avec une équipe de chercheurs de l’Université de l’Illinois.

 Cela parait incroyable mais  au plan mondial, en moyenne,  la durée de vie d’un téléphone portable n’est que de 12 à 18 mois. Ceci représente un stock énorme de matériaux à détruire et recycler. L‘évolution des dispositifs dits d’autodestruction pourrait être révolutionnaire.

 Aux Etats-Unis, pour la seule année de 2010, environ 150 millions de téléphones portables usagés ont été déposés dans les décharges.

Si au lieu de cela les appareils obsolètes pouvait simplement s’autodétruire (comme dans la série TV des années 70 « Mission Impossible » !) alors cela permettrait de limiter la dispersion dans la nature de tous les produits toxiques  que ces appareils contiennent.

C’est le sujet d’étude  d’un groupe de chercheurs de l’Université de l’Illinois : éliminer des systèmes électroniques dans l’eau.

La puce en fibres naturelles qui s’autodétruit est une des applications d’un projet au nom  qui nous évoque encore  une fois des références cinématographiques avec un nom « à la James Bond » : « Born to Die » ou « Né pour mourir ».

Le Professeur John Rogers nous en fait la démonstration : « Voici l’exemple d’un circuit intégré éphémère, un simple circuit radio qui associe des transistors, des diodes, des résistances, des condensateurs et des conducteurs. Tout est construit sur un mince film de soie qui est une matière d’origine naturelle »

L‘électronique transitoire désigne les dispositifs qui disparaissent progressivement dans un délai prédéterminé, de quelques jours ou de six mois. Si cela n’est pas contrôlé cela  représente alors une  véritable menace pour l’environnement.

Le « plus » de Bill Rogers est  que les éléments électroniques sont  très spécifiquement conçus pour avoir d’excellentes propriétés, résistant au temps, « jusqu’au moment programmé où l’on a plus besoin du dispositif et qu’alors il se dissolve ».

Des téléphones portables à date de péremption (comme des pots de yogourt !), nous sommes peut-être  à un tournant de l’industrie de l‘électronique. Pour John Rogers, c’est une piste de réflexion et de recherche.

« Si l’on pouvait faire des composants ou même un  téléphone complet à partir de matériaux dont la durée de vie serait de trois à cinq ans et qui, ensuite, s’autodétruiraient naturellement, ce serait l’idéal » indique le Professeur.

L‘électronique transitoire pourrait  aussi trouver des applications médicales (il existe déjà des puces à objectif médical à incorporer au corps humain mais non biodégradables), pharmaceutiques, environnementales  ou militaires (nous sommes aux USA !), entre autres.

Pour l’instant, la résolution d’un problème en fait apparaître un autre : L'afflux de métaux à partir d'un dispositif soluble pourrait créer des conditions toxiques dans l'approvisionnement en eau, surtout si toutes les personne qui  possèdent et rejettent  leurs appareils électroniques solubles dans l'évier ou…. les laissent tomber  par inadvertance dans les toilettes !

Soyons sérieux ! Ici se pose la question de la récupération des eaux usées chargées de produits toxiques .On le voit on en est encore au stade de l’expérimentation et des pistes de réflexion autour d’une question qui soulève de véritables problèmes en terme de lutte contre les pollutions et la préservation de l’environnement.