Le service de renseignement américain veut supprimer 90% de ses administrateurs systèmes pour protéger ses informations sensibles des « indiscrétions » de son personnel.

C’est ce qu’a annoncé, lors d’une conférence sur la cyber sécurité qui s’est tenu à New-York, Keith Alexander, directeur de la NSA.

Pour ce responsable, il s’agit de mieux protéger les informations qui transitent par les réseaux électroniques qui seront ainsi « plus facile et plus sûrs à défendre ».

Pour les opérations qui nécessitent une présence humaine, l’agence va aussi rendre obligatoire la présence de deux personnes, pour se « surveiller mutuellement ».

Ceci ne règle pas pour autant le problème de la méfiance suscitée, elle aussi, par cette affaire, cette fois hors des USA tant par les états que par les acteurs économiques.

Depuis les révélations d’Edward Snowden, consultant informatique pour la NSA, sur les « agissements » de son Agence, les États-Unis on le sait, se trouvent confrontés à une crise à la fois diplomatique et commerciale :

ð  Diplomatique puisque de nombreux états s’inquiètent des méthodes des services secrets américains et de leurs relations avec les géants du web .Les réactions sont vives au niveau mondial; les gouvernements demandent des assurances (voir les déclarations des ministres européens rappelées hier dans notre article).

En France, Fleur Pellerin, ministre déléguée à l’Économie numérique avait  indiqué : «cette  surveillance généralisée est très choquante, si elle est prouvée. » Elle considère que ce  procédé « n'est pas vraiment un acte amical de la part d'une nation  amie » ; cependant elle ajoute : «mais ce n'est pas  vraiment une nouveauté » (!!). Conclusion : il vaut mieux être prudent !

On apprend par ailleurs aujourd’hui que Barack Obama serait prêt à réexaminer les clauses du « Patriot Act »  pour rassurer ses interlocuteurs.

ð L’affaire Prism a par ailleurs  généré une crise commerciale d’une importance insoupçonnée.

 Avec Apple, Google, et Facebook, entre autres, les high-tech sont devenus le principal pilier de l’économie américaine(voir notre précédent article du 09/08/2013). Or la méfiance des entreprises, hors USA, notamment en Europe et en France fait beaucoup réfléchir les utilisateurs du « Cloud» sur la confidentialité des données « déportées » si l’accès n’est pas protégé de certaines interventions plus ou moins justifiées par les autorités étatiques : pourquoi pas désormais un espionnage économique cette fois !

En contrepartie, les acteurs nationaux pourraient  tirer leur épingle du jeu en affichant une plus grande transparence en termes de sécurité.