Fabriquer en quelques minutes le livre recherché …ou assurer votre propre édition.

L'Espresso Book Machine est une machine capable d'imprimer un livre « à la demande »  en quelques minutes.

L’Espresso  Book Machine (EBM), sacrée par Time Magazine « meilleure invention de l'année 2007 » (déjà 5ans !) est maintenant dans sa phase 2.0, offrant ses services à de plus en plus de lecteurs et d'écrivains.

De quoi s'agit-il ? D'une sorte de super photocopieuse qui imprime, massicote, assemble et broche n'importe quel livre et sa couverture en moins de dix minutes à partir d'un fichier.

Un genre de distributeur automatique de livres, commercialisé en 2006 par la société « On Demand Books », qui en a déjà vendu plus d'une centaine dans le monde.

Mais si vous pensez pouvoir jouer vous-même à les éditeurs, il faudra encore attendre car une machine coûte environ 68 000 euros ce qui nécessite  une certaine « vulgarisation »  de cette technologie en terme financier avec à la fois ,de nouveaux  progrès technologique et une ouverture à la concurrence permettant de faire baisser les prix pour accéder à cette opportunité .

Elle cible donc d’abord plutôt des bibliothèques comme celles de Harvard, d'Oxford, de Washington ou d'Alexandrie, en Égypte qui s’en sont déjà équipées et à des librairies  de Tokyo ou à New York, qui y ont vu déjà un certain nombre d'avantages.

L’association Google- On Demand book/ Une offre de deux millions de titres.

En septembre 2009, Google s'est associé avec « On Demand Books », l'entreprise fabriquant la machine, pour offrir à son catalogue de deux millions de titres tombés dans le domaine public.

Une opportunité pour les libraires face au commerce en ligne type Amazon.

Cette nouvelle technologie pourrait également permettre aux libraires de résister à la vente de livres en ligne. Les libraires sont désespérés : Les badauds viennent chez eux pour flâner et consulter les livres (tables des matières , voire plus), mais ils les commandent en ligne  et s'ils ne trouvent pas ce qu'ils veulent sur place ils se détournent ainsi progressivement des librairies.

 l'Espresso Book Machine pourrait être la solution miracle pour coiffer sur le poteau les vendeurs en ligne : commander, charger, imprimer, délivrer sur place ne demanderait que quelques minutes..

Les avantages pour les libraires :

Comme le souligne un spécialiste « cette technique pourrait augmenter considérablement l'efficacité des deux secteurs de l’édition et de la librairie  en permettant à une bibliothèque ou à une librairie de donner aux chercheurs exactement ce dont ils ont besoin en quelques minutes, tout en réduisant la déforestation, les émissions de carbone provenant des camions de livraison et les le fléau des retours de livres. »

Outre le fait que la machine améliore la gestion de leurs stocks et libère leurs rayons d’un nombre de plus en plus impressionnant de titres au profit de ceux qui ont de meilleures ventes  elle augmente potentiellement  la fréquentation de leurs magasins.

Pour les écrivains en herbe et « auteurs du dimanche »et les bibliophiles et les thésards.

Cette solution  elle peut attirer aussi  les auteurs de manuscrits désireux de publier à compte d'auteur, les amoureux des livres rares et épuisés dont on renouvelle ainsi  le marché, ainsi que les éditeurs dépourvus de réseaux de distribution.

 La machine leur permet aussi d’être de véritables centres de photocopies pour des manuels de cours ou des bilans de fin d'année,

Qu’on y songe : dans des lieux trop retirés pour que les magazines et les journaux parviennent à l’heure  aux abonnés on pourrait faire fabriquer à la demande sa revue préférée...

Mais pour ce qui est des livres, encore faudrait –il  que les libraires qui seraient  équipés de l'Espresso Book Machine puissent élargir leur fond de titres disponibles :

Ils n'auraient pour l’heure  accès qu'aux titres du catalogue d'ExpressNet, ce logiciel qui extrait les livres de leurs sources pour les encoder et les transmettre dans leur version numérisée ,ce qui veut dire ceux qui sont dans le domaine public, le plus souvent numérisés par leur partenaire Google Books, et ceux dont les éditeurs ont accepté de délivrer le contenu, comme Penguin, Harper Collins, le groupe Hachette, Random House et d’autres éditeurs anglais ou US.

Cependant, les titres sont de plus en plus nombreux, puisque le catalogue d'ouvrages disponibles est passé en 10 ans de 600 000 à plus de 8 millions d'ouvrages.

Les éditeurs traditionnels, encore frileux accepteront- ils ce nouveau concept d'édition ?

Un coût d’investissement élevé.

On estime que compte tenu du coût de l’investissement et  des ventes susceptibles d’être réalisées, il faudrait une dizaine d’année pour réaliser un retour sur investissement. A moins de mutualiser le service.

Faudra-t-il  attendre la prochaine génération d'Espresso Book Machine qui ne va sans doute pas rester longtemps seules sur ce marché ? Soyons vigilants car des  investisseurs astucieux devraient pouvoir tirer parti de cette nouvelle forme de création et diffusion du livre neuf ou ancien.