L’intelligence artificielle « Eugène » passe avec succès le « Test de Turing ». Une première dans l’univers informatique et la compétition homme-machine !

Frédéric Hourdeau

News

le 12/06/2014 à 22h50

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Eugene Goostman n’est pas une personne (en l’occurrence un garçon de 13 ans) en chair et en os mais c’ est le nom d’une « intelligence artificielle » qui vient de passer pour la première fois avec succès le test de Turing. Ce supercalculateur a réussi à se faire passer auprès de juges pour un enfant de 13 ans.

«Nous sommes donc fier de déclarer que c'est la première fois, samedi, que le test de Turing a été passé » a annoncé le professeur Kevin Warwick, dans un communiqué de presse de l'université de Reading.

Le test de Turing a été validé ce samedi 7 juin 2014, 60 ans jour pour jour après le décès de son concepteur, Alan Turing, né le 7 juin 1954.

Samedi 7 juin 2014, lors d'une compétition organisée par l'université anglaise de Reading, « Eugene » est donc parvenu à duper un collège d'expérimentateurs humains.

Eugène est une intelligence artificielle (une « IA)  née en 2001. Ce programme informatique a été créé par des développeurs russes. Il vient de passer avec succès le test de Turing (du nom de son inventeur) consistant  à tromper au minimum 30% de juges, en se faisant passer pour une vraie personne.

Eugène, l’ «IA » a réussi à se faire passer pour un jeune garçon de 13 ans.

La question qui était posée aux juges testeurs était d’indiquer au bout de 5 minutes d’échanges avec Eugène, si ce dernier était un programme informatique ou une personne réelle :

33% des juges ont répondu qu’il s’agissait d’une vraie personne.

C’est la première fois que ce test est réalisé avec succès .Une première dans l’univers de l’informatique et de l’Intelligence Artificielle.

Dialoguer avec un « chatbot»

Précisons qu'un ordinateur muni d'un programme informatique de type «chatter bot» (ou « chatbot », celui qu'on trouve par exemple en ligne sur le site de la SNCF) peut donner l'illusion d’un interlocuteur humain.

Mais le froid  logiciel est, il est vrai,  facilement désarçonné par les méandres  d'une conversation humaine : beaucoup de choses peuvent lui échapper (traits d’humour, références culturelles, raccourcis …)

Confondre l'homme et l'ordinateur... en imitant un enfant, ces lignes de code triomphent donc du fameux test de Turing, qui met au défi l'ordinateur de se faire passer pour une intelligence humaine.

En quoi consiste l'épreuve ? Les cobayes humains devaient conduire une conversation « à l'aveugle en tapotant des questions au clavier d'un ordinateur, sans savoir si elles allaient être traitées par un humain ou la machine.

Le test de Turing résistait depuis 1950

Après la Seconde guerre mondiale, les travaux du savant britannique Alan Turing permettent de poser les bases de l’informatique.

C’est l’un des pionniers de l’intelligence artificielle. Le savant avait prédit l’avènement d’une machine programmable, capable de résoudre n’importe quel calcul mathématique. C'est la « machine de Turing », « l’ancêtre de l’ordinateur ».

En 1950, dans un article à la revue Mind, il propose un test qu’il faudrait soumettre à un interlocuteur secret pour savoir s’il s’agit d’un homme ou d’une machine : c'est le test de Turing.

Un mythe, pour les ingénieurs, les informaticiens, et les spécialistes de science-fiction : le test de Turing marquait la frontière entre l'homme et la machine.

Le test de Turing ainsi  créé par Alan Turing en 1950 consiste donc à mesurer la capacité de réflexion d’un ordinateur.

Pour que ce test soit validé, il faut que l’intelligence artificielle parvienne à tromper 30% de testeurs humains en un laps de temps de 5 minutes maximum en répondant aux questions posées par les « juges ».

Eugène ne sait pas tout, ceci ne le rend que plus crédible

Pour y parvenir, les développeurs russes ont intégré au sein de cette intelligence artificielle baptisée Eugene des données sur du savoir, mais également une certaine « naïveté », afin de rendre Eugène plus humain.

Ainsi Eugène ne sait pas tout et ne peut pas répondre aux questions non adaptées à  son âge.

Eugène fait preuve de ce que les développeurs appellent une « logique de conversation ».

Les développeurs ont appris au logiciel à tricher afin qu’il se rapproche du comportement d’un être humain, notamment au niveau de son raisonnement et de sa capacité à se tromper dans les réponses apportées aux juges.

Une prouesse qui inquiète les chercheurs en matière de cybercriminalité.

Kevin Warwick, professeur de cette Université de Reading est inquiet car il indique que « disposer d’un ordinateur qui peut tromper un être humain en faisant croire qu’il est une personne de confiance est un signal d’alerte sur le plan de la cybercriminalité ».