L’intimidation politique à grande échelle. Les nouvelles technologies au service des régimes les plus autoritaires. L’exemple récent  de l’Ukraine.

A la suite à la promulgation de la loi interdisant les manifestations publiques des milliers de manifestants ukrainiens ont reçu sur leur téléphone portable le message suivant : « Cher (!) abonné, vous êtes enregistré comme participant à un trouble massif à l'ordre public». La menace de sanctions est à peine voilée.

La géolocalisation peut s’avérer fort utile pour retrouver des personnes perdues, aider la police à retrouver un délinquant ou encore résoudre une énigme policière. Mais elle peut s’avérer redoutable face à un pouvoir dictatorial lorsque cette  la technologie est utilisée pour cibler la dissidence.

Un article du New York Times relève que « le gouvernement ukrainien s'est servi d'une technologie téléphonique pour géo localiser des téléphones portables utilisés près des zones d'affrontements entre les policiers et les manifestants mardi dernier ».

 Ainsi, si un citoyen a le malheur d'utiliser son téléphone portable aux abords d’une manifestation, il se retrouvera sur la liste noire du gouvernement.

La technologie déployée pour « détecter » les dissidents.

Cette utilisation des nouvelles technologies semble complètement arbitraire : chaque personne se trouvant dans une zone de protestations est caractérisée comme « un participant ».

Ce qui se passe en Ukraine rappelle  une nouvelle fois que les régimes autoritaires exploitent les mêmes technologies utilisées à bon escient  et à d’autres fins dans les vraies démocraties pour leurs basses besognes. Les mêmes techniques aussi que  les vrais démocrates qui utilisent les réseaux sociaux pour mobiliser les citoyens afin de se libérer des régimes qui les oppriment.

L'an dernier, en Turquie, l'État considérait Twitter comme une menace pour la société.

Désormais, l'Ukraine traque les signaux émis par les téléphones portables.

On  connait également les moyens utilisés par les  régimes dictatoriaux de tous bords  pour cibler la dissidence via la surveillance d’internet.

A toutes les étapes du progrès scientifique et techniques les nouveaux moyens peuvent être utilisés pour le meilleur comme pour le pire !

Sans aller jusqu’à ces cas extrêmes on peut se demander  (même si l’on a rien à se reprocher !) si l’on peut encore se promener en toute «liberté» avec son téléphone portable !

N’oublions pas que les différents services de renseignements de tous pays (et la NSA ?) «veillent» sur nous !