Il y a trente ans, bien avant l'invention de l'iPhone et de l'iPad, le groupe américain Apple révolutionnait pour la première fois l'informatique en lançant l'ordinateur Macintosh.

Vers une utilisation grand public de l’ordinateur

Avant la présentation du «Mac», les ordinateurs sont de coûteuses machines destinées au monde de la recherche et des bureaux, commandées par du texte rédigé dans un langage non directement accessibles aux profanes : c’était alors l’affaire des programmateurs de logiciels.

L’interface graphique et la souris.

Le nouvel appareil d'Apple va ouvrir  la voie à une utilisation de l'ordinateur par le grand public, grâce à une interface graphique proposant de cliquer simplement sur des icônes avec une souris, un appareil inventé dans les années 1960 par un ingénieur de l'institut de recherche Stanford, décédé l'an dernier, Doug Engelbart (1), et que le Mac va vulgariser.

Des prix plus accessibles aux consommateurs

Mais ces opérations simples en apparence nécessitent des capacités mémoire et en processeur, énormes pour les ordinateurs de l'époque. Malgré ces contraintes techniques, Apple va s'efforcer de conserver des prix accessibles pour les consommateurs.

A l’époque  10.000 dollars ou plus était le prix qu’il fallait débourser pour un ordinateur. Le premier Mac affichera un prix de 2.500 dollars pour 128 kilooctets de mémoire dynamique RAM.

«Big Brother»

C’est donc en janvier 1984 qu’Apple lance le « Macintosh ». Pour dévoiler ce nouveau produit, le constructeur va débourser  plus de 750.000 dollars pour une publicité réalisée par Ridley Scott.

Le spot dirigé par le réalisateur de «Blade Runner» et «Alien», s'inspirait  de l'univers du roman «1984» de George Orwell, avec un écran représentant «big brother» fracassé par une sportive aux couleurs d'Apple.

La métaphore visait clairement IBM, le géant de l’informatique de l’époque.

Le « Mac » avait  fait la renommée d’Apple, mais cela n’empêchera cependant pas le PC Windows de l’éclipser…un temps.

La rivalité légendaire avec Microsoft.

En effet, plus qu'avec IBM, la rivalité majeure sera celle qui va l’opposer à Microsoft, qui va sortir  , en fin d'année suivante, la première version de son système d'exploitation Windows, devenu inséparable du PC.

 Steve Jobs, le patron d’Apple considérera toujours qu’il a été copié par Microsoft et  en conservera un profond ressentiment vis-à-vis de cette firme jugée déloyale.

Le fabricant à la pomme va alors passer par de sérieuses difficultés.

Ce qui va lui permettre de relever la tête c’est le lancement d’un nouveau terminal : l’iPod, le baladeur MP3.

C’est le début de la diversification chez Apple qui va lancer dans les années qui suivront l’iPhone puis l’iPad.

Ceci étant, le Mac va  rester une marque forte d’Apple : les ordinateurs du constructeur vont bénéficier directement de la popularité de ces nouveaux produits et plus globalement de l’image de marque de l’entreprise.

En 2001, Apple vendait environ 3 millions de Mac et depuis 2011, ce sont plus de 16 millions d’ordinateurs qui ont été vendus dans le monde par le groupe. Ceci lui a lui permis de  dégager plus de 20 milliards de dollars de chiffre d’affaires.

Si cela reste certes peu comparé à la taille globale du marché mondial des PC (315,9 millions d’unités) la part d’ Apple représentant moins de 6% de part de marché, le fabricant reste fidèle à son positionnement : le haut de gamme.

Cela lui permet de dégager des marges importantes par rapport aux constructeurs de PC Windows, qui visent d'abord les volumes.

Apple doit principalement son succès à ses ordinateurs portables. Les notebooks ont ainsi supplanté les ordinateurs de bureau en 2006.

Cela n’est pas propre à Apple puisque la même année, 54% des ordinateurs vendus étaient des PC portables.

Les notebooks vont néanmoins s’imposer de plus en plus pour représenter en 2012 pas moins de 74% du nombre de Mac vendus par Apple, autant en termes de chiffre d’affaires. La tendance s’est poursuivie en 2013. Mais l’on assiste actuellement à un tassement des ventes.

Cependant,la diversification de son activité permet désormais à Apple de subir ce ralentissement  des ventes de Mac.

En effet, le fabricant ne dépend plus aussi étroitement que par le passé de ces produits.

En 2001, 82% des revenus d’Apple provenaient du Mac. En 2013, ce n’était plus que 12,5%.

Cette stratégie a été payante pour Apple. Entre 2001 et 2013, son chiffre d’affaires a été multiplié par plus de 30 (de 5,3 à 170 milliards de dollars). Pour le Mac, le facteur multiplicateur est d’un peu moins de 5.

Si le poids du Mac dans l’activité globale recule régulièrement, celui de l’iPhone s’est au contraire considérablement développé pour atteindre 53,4% en 2013.