Le Big data appliqué à la santé (1) : prédire la propagation du virus Ebola à partir des mouvements des smartphones dans les pays africains ?

Frédéric Hourdeau

News

le 30/08/2014 à 21h50

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D'après l'ONG Flowminder il est possible de prédire la propagation du virus Ebola grâce aux données collectées par les opérateurs mobiles en Afrique.

Les chercheurs ont construit une carte à partir de ces informations. Elle permet de visualiser les déplacements de  la population vivant en Afrique de l'Ouest, rapporte la MIT Technology Review.

Cet outil pourrait ainsi permettre de prévoir les foyers probables de contagion de la fièvre hémorragique, qui a fait plus de 1 300 morts dans la région depuis décembre 2013.

Orange a confié aux chercheurs de l'ONG suédoise Flowminder les données collectées en 2013 sur 150 000 téléphones portables au Sénégal, dévoile la MIT Technology Review.

Ces données permettent de suivre, grâce aux puces GPS contenues dans les appareils mobiles, les déplacements des propriétaires de Smartphones, notamment à partir des zones infestées.

La fièvre hémorragique se transmettant par contact direct avec le sang, les liquides biologiques ou les tissus d'une personne infectée, donc par les contacts humains liés aux déplacements, l’analyse les données des appareils mobiles pourrait permettre aux chercheurs de détecter plus rapidement les foyers probables de contamination et de mettre en place des mesures préventives dans les zones à risques.

Les informations ont été communiquées à titre exceptionnel dans le cadre  la lutte contre le virus Ebola. Elles ont été rendues anonymes et croisées avec des data d'Orange concernant la Côte d'Ivoire, ainsi qu'avec des jeux de données plus classiques sur les mouvements de population dans la région, tirés de plusieurs enquêtes.

Grace à  ces informations, les chercheurs ont composé une carte des déplacements des propriétaires de téléphones mobiles en 2013, comme le montre l'image ci-dessous.

Ce modèle est encore au stade d’ébauche : pour prédire avec exactitude où sont situés les foyers de contagion, il faudrait que la carte soit construite avec des données en temps réel, qui prendraient donc en compte les mouvements de la population en période d'épidémie, ceux-ci pouvant être différents de ceux qui sont constatés en temps normal.

Ces recherches sont néanmoins encourageantes et pourraient fonctionner pour d'autres types de maladies se  transmettant par contact direct entre les personnes.

Mais il ne faut pas aller trop vite et faire preuve de prudence : Ainsi Google avait en 2008 avec son outil d'analyse de données Google Flu Trends, tenté de faire des prédictions sur où et quand allaient se produire les épidémies de grippe (1).

Mais, quatre ans après la création du modèle, les analyses avaient montré que l’outil surestimait largement le nombre de malades potentiels.

Une piste et des recherches à ne pas négliger toutefois.

 

(1)           Sur le Big Data appliqué à la santé : voir nos précédents articles :

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