C’est le fabricant  Japonais Elecom qui le prétend en mettant sur le marché des « PC Glasses »

Qu’en est-il réellement de cette « mauvaise lumière bleue » (on notera que cela concerne surtout les éclairages par leds). Enquête.

Les « PC GLASSES » sont des lunettes qui promettent un confort accru en lecture sur écran.

Le fabricant Elecom assure par ailleurs que  les PC Glasses seront tout aussi utiles sur Smartphones (faudra –t-i chausser ces lunettes pour consulter ses SMS ou mails ?!!), tablettes… et même sur Mac (dixit la publicité !).

Le communiqué du diffuseur précise (il était bon de le savoir !) qu’elles  sont également  compatibles avec « une grande variété de tailles de visages » ! Ces lunettes ne sont pas lourdes : 16 g seulement !

Ces lunettes nouvelle génération intègrent un filtre sensé couper 65% de la lumière bleue, accusée par Elecom de provoquer des  perturbations de la rétine.

Selon leurs experts, cette lumière bleue non coupée  pourrait également provoquer une sécheresse oculaire, fatiguer anormalement nos yeux et perturber notre horloge biologique.

Dans les photos ci-dessous on voit le résultat sur la vision de l’utilisation de ces lunettes avec une belle coloration jaune !

Avant :

Après :

Les prix ne sont pas encore communiqués. Le communiqué précisant que « ce sont des lunettes pour cadres » (sic !), le prix doit être à l’avenant !

Qu’en est –t-il de cette fameuse « mauvaise lumière bleue » ? (comme le « bon » et le mauvais cholestérol » il semblerait qu’il existe aussi dans les rayons lumineux une « bonne » lumière bleue, bénéfique pour la santé.

Penchons-nous sur cette question pour voir si les dangers mis en avant ont une réalité !

Il est vrai que l'agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) recommande d' «éviter l'utilisation des éclairages à diodes électroluminescentes dans les lieux fréquentés par les enfants et dans leurs jouets ».

Les éclairages à LED (diodes électroluminescentes)  de plus en plus utilisés sont présentées comme la solution d'avenir compte tenu leur faible consommation électrique et leur durée de vie très supérieure aux autres ampoules.

Cependant la première expertise sur les dangers de ces éclairages révèle qu'ils ne sont pas sans risque pour les yeux, notamment pour les enfants, selon l’Anses.

Un peu de technique :

 90 % des LED fonctionnent grâce à un procédé consistant, pour obtenir une lumière blanche, à coupler une diode bleue (avec des rayonnements de courtes longueurs d'onde, proches des ultraviolets) à un phosphore jaune. Or, cette lumière bleue présente des risques notamment pour la rétine, plus sensible à la lumière violette-bleue, les différents pigments présents dans ses cellules pouvant induire une réaction à l'origine de lésions par « stress oxydatif ».

L’agence souligne toutefois que ce risque photochimique « résulte généralement d'expositions peu intenses mais répétées sur de longues durées, sans filtre ».

Des populations à risques : enfants, personnes plus âgées et sensibles à la lumière.

 Les enfants « sont particulièrement sensibles à ce risque, dans la mesure où leur cristallin reste en développement et ne peut assurer son rôle efficace de filtre de la lumière «  indique  l'Anses.

Cette lumière bleue a également des effets « aggravants » sur une pathologie fréquente avec l'âge, la dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA) et chez des personnes sensibles à la lumière du fait d'affections cutanées ou de traitements médicamenteux.

Les risques d’éblouissement du fait de la forte luminance 

La luminance des LED (quantité de lumière émise par unité de surface) élevée du fait du caractère ponctuel de la surface d'émission est mise en cause : « Ces nouveaux éclairages peuvent conduire à des intensités de lumière jusqu'à 1 000 fois plus élevées que les éclairages classiques, générant ainsi un risque d'éblouissement », selon l’Anses.

 L'agence a évalué les risques de neuf types de diodes disponibles sur le marché : «Sur une échelle allant de 0 à 3 (risque élevé), elle a constaté qu'une majorité était sans risque ou à risque faible, mais que trois diodes présentaient un risque de niveau 2 (risque modéré), avec une durée limite d'exposition d'au mieux quelques dizaines de secondes. Or, dans les années qui viennent de plus en plus de LED vont apparaître dans le groupe de risque 2 » indique l'Agence.

Les recommandations de l’Anses : les écrans numériques non cités…? Oubli ou absence de risque lié à la technologie employée.

Pour l’Anses certaines professions sont particulièrement à risque : les éclairagistes, les figurants et les techniciens des spectacles scéniques, les chirurgiens ou dentistes (indirectement leurs patients !) et les professionnels de la photothérapie.

L’Anses recommande d'éviter les sources de lumière riche en couleur bleue dans les lieux fréquentés par les enfants : maternités, crèches, ou écoles, ou dans les objets qu'ils utilisent ; elle  met en garde contre leur présence dans les phares des voitures.

On le voit les écrans numériques ne sont pas cités : oubli ou technologie non concernée contrairement à ce qu’indique les promoteurs des « PC Glasses » ? La question reste à creuser. Nous y reviendrons sur la base d’un dossier technique plus approfondi.