L’association de consommateurs UFC-Que Choisir a annoncé ce mardi le dépôt d’une plainte pour pratiques commerciales trompeuses contre les opérateurs Orange et SFR, pour non-respect des promesses  des deux opérateurs sur les performances de leur réseau mobile 4G à Paris.

La plainte déposée devant le tribunal de grande instance de Paris concerne d’abord les objectifs de couverture des deux opérateurs.

Le taux de couverture

L’UFC reproche en effet à Orange et SFR «le décalage anormal entre la carte de couverture de la ville de Paris qu’ils proposent sur leur site internet et l’accessibilité effective à leur réseau 4G ».

Pour ce faire l’UFC  a fait procéder par une entreprise spécialisée à plus de 66.000 mesures dans 80% des rues parisiennes à la fin octobre.

Selon ces tests, «le réseau 4G d’Orange n’est disponible que sur 79,3% de la capitale, oubliant toute une partie sud-ouest de la ville »

Quant à SFR, « l’opérateur couvre moins de 75% de ce territoire, laissant de nombreuses poches de vide» indique UFC Que Choisir.

Pour se dédouaner, SFR a répondu qu’il n’avait annoncé en août la couverture intégrale des arrondissements que pour la fin de l’année.

Orange, de son côté se déclare «surpris» de cette attaque et réaffirme «tenir ses engagements en termes de couverture».

Pour cet opérateur on confond le lancement de la 4G dans les 20 arrondissements de ce qui ne veut pas dire une couverture à 100% de la zone.

La réalité des débits

L’autre grief de l’UFC concerne la communication des opérateurs qui «survendent» les performances de leur réseau 4G «par rapport à la réalité du débit» dans le cadre de son «matraquage publicitaire ».

Orange se voit ainsi reprocher « sa publicité comparative laissant croire aux abonnés à ses forfaits 4G qu’ils accèderaient à la 4G avec un débit maximum théorique de 150 Mbit/s sur l’ensemble des zones où la technologie serait disponible».

Ces vitesses ne seront jamais obtenues par de nombreux clients souligne l’UFC.

La faute des antennes :

Seules les antennes 2.600 Mhzpeuvent atteindre de tels débits et les caractéristiques de ces antennes les destinent à n’être présentes que dans les grandes villes souligne l’UFC.

Pour tous les habitants situés dans les zones moins denses, les antennes 800 Mhz qui y sont implantées, couvrant des zones plus étendues «ne permettront d’obtenir qu’entre le tiers et la moitié des débits pourtant promis à tous les consommateurs», indique l’UFC : ceci ne fait qu’accentuer la « fracture numérique».

Orange réfute ces allégations en assurant  être l’opérateur qui déploie le plus grand nombre d’antennes en 2.6 GHz, et ce de façon à réduire les inégalités entre les territoires.

L’UFC reproche également à Orange comme à SFR l’assimilation faite entre le très haut débit mobile (la 4G) et leurs appellations respectives «H+» et «Dual Carrier» (1) qui qualifient le réseau mobile 3G amélioré, «alors que les seuls textes règlementaires sur ce sujet leur imposent de ne parler de très haut débit mobile que pour la seule technologie 4G»pour reprendre l’argumentaire de l’UFC.

Orange rétorque en arguant du fait qu’il fait systématiquement apparaître la distinction entre les 2 réseaux H+ et 4G qu’elle a déployés et les débits qui y sont associés, « dans toutes ses communications et par souci de clarté».

A suivre….

NB : On notera que l’opérateur Bouygues Telecom n’est pas concerné par la plainte de l’UFC-Que Choisir celle-ci considérant  que «la cartographie de sa 4G est conforme à la réalité du terrain».